Dans l’entrée cosmique du musée de Jinan, on pourrait construire un autre musée de plusieurs étages. Une immense rotonde verte surplombe un escalier monumental de marbre blanc qui scintille sous la lumière. Evidemment tous les visiteurs prennent l’ascenseur. D’énormes colonnes au pied de marbre encadrent ce vide démesuré. Autour de cette vacuité gigantesque tournent des expositions satellites.
Gris de poussière, gris de ciel, poussière de ciel.
Dabao est inquiet. Il nous fait confiance et nous suit partout ; il nous laisse libres et vérifie constamment la qualité de notre travail.
Il veut «le meilleur de nous-mêmes ».
Entre nos carnets intimes et les dépliants de dix mètres que nous devons réaliser pour lui, il voit toute la différence de la liberté et de l’espace imposé. Il veut s’approprier ce qui par nature, est insaisissable. Il exige, manipule, influence. Il martèle qu’il veut le meilleur, quitte à démanteler les carnets personnels. La tension grimpe et je soupire.
A travers les vitres de l’hôtel, la tendresse du gris au petit matin. Chagrin.