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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 00:00

 

 

 

 

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… écartelée ouverte tendue entre deux pointes suspendue entre deux temps funambule sur le fil du rasoir immobile tremblante coupante comme des ciseaux dangereuse

  

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amoureuse amarante amante fleur coupée chêne dressé enraciné sentinelle du passé Pythie prêtresse entre deux mondes écartelée ouverte tendue entre deux pointes 

 

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suspendue entre deux temps funambule sur le fil du rasoir immobile tremblante coupante comme des ciseaux dangereuse amoureuse amarante amante fleur coupée

 

 

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chêne dressé enraciné sentinelle du passé Pythie prêtresse entre deux mondes écartelée ouverte tendue écartelée ouverte tendue entre deux pointes suspendue entre

 

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deux temps funambule sur le fil du rasoir immobile tremblante coupante comme des ciseaux dangereuse amoureuse amarante amante fleur coupée chêne dressé enraciné

 

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sentinelle du passé Pythie prêtresse entre deux mondes écartelée ouverte tendue entre deux pointes suspendue entre deux temps funambule sur le fil du rasoir immobile

  

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tremblante coupante comme des ciseaux dangereuse amoureuse amarante amante fleur coupée chêne dressé enraciné sentinelle du passé Pythie prêtresse entre deux...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 00:00

 

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C’est une photo en noir et blanc d’une jeune gitane.

 

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Elle a entraîné le photographe à l’écart pour qu’il fasse son portrait.

 

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Elle pose face à lui, le regard direct. On y voit encore l’assurance tranquille de l’enfance ; ses petits seins percent à peine ; grave, elle ne sourit pas.

 

 

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 Elle a pris sa robe à deux mains.

 

 

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Elle a pris sa robe à deux mains.

En étalant les plis du tissu, elle prend toute la place, elle prend tous les regards.

Fière et belle, elle se montre au monde.

 

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C’est une jeune fille à marier. C’est pourquoi elle écarte sa jupe des deux mains.

Les épousées n’en tiennent qu’un pli, qui savent déjà, puis au vent ont renoncé.

 

 

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Elle se dresse ainsi, en symétrie parfaite, en équilibre entre deux états de corps.

A ce moment éphémère où chaque homme retient sa respiration, elle se tient déployée au bord de l’abîme. Les ailes ouvertes, elle appelle l’envol.

 

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Entre les pans de sa robe comme un rideau de théâtre, elle offre à la vie son corps vierge. De toute son intégrité compacte, de toute sa certitude féminine, elle accepte et elle attend.

 

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C’est une photo en noir et blanc d’une jeune fille à marier. Evidemment, sa robe est rouge.

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 00:00

 

 

 

 

Une robe noire dans la neige

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Une robe décolletée dans la tempête

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Une robe unique parmi les robes

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Une robe pour être aimée.

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235# Dans les plis du carnet : les petites robes (01)

239# Dans les plis du carnet : les petites robes (02) 

243# Dans les plis du carnet : les petites robes (03) 

245# Dans les plis du carnet : les petites robes (04) 

251# Dans les plis du carnet : les petites robes (05)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 00:00

 

 

 

Ma mère, mon père,

 

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Pour aller danser

j’ai mis ma robe à spirales, à étoiles,

A volutes, à turluttes,

A tourbillons, à gros bouillons,

 

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Pour commencer à vivre

j’ai mis

mes souliers rouges.

 

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235# Dans les plis du carnet : les petites robes (01)

239# Dans les plis du carnet : les petites robes (02)

 

 

 

 

 

 

14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 00:00

 

 

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Juste une robe

courte-sans manche-ouverte,

une petite robe,

une seconde peau,

juste une robe sur les os.

 

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A peine une robe sur la peau,

enfilée enlevée d’un geste,

pour sentir le vent,

le sens du vent leste

glisser entre les jambes.

 

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Toujours une robe,

de femme ou d’homme.

lourde ou transparente,

en cotonnade ou en soie,

une robe à fleur de soi

 

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Une robe

de sainte ou de putain,

pour se balader ou se marier,

pour aller danser et se noyer :

« Mets ta robe blanche et ta ceinture dorée ».

 

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 00:00

 

 

 

Les lotus d’or

 

 

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A l’époque des Cinq Dynasties, au dixième siècle de notre ère, les courtisanes de haut rang bandèrent leurs pieds pour qu’ils deviennent le plus petits possible. Est-ce parce qu’une impératrice au pied bot voulait rester la plus belle, ou parce qu’un empereur oisif s’amusa à tordre le pied de son amante pour qu’il devienne croissant de lune ?

 

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On ne sait,

on ne sait plus qui tortura qui,

mais ce que les femmes n’oublièrent pas, c’est la méthode pour supplicier les pieds de leurs filles.

 

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Elle se répandit dans toutes les couches sociales. Une jeune fille aux « grands » pieds ne trouvait pas de mari.

Les femmes ne pouvaient plus s’échapper.

Elles avançaient comme des équilibristes sur leurs pointes de lotus, d’un air incertain de fleur coupée, gracieuses, apprivoisées, vaincues.

 

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Avant l’âge de 8 ans et même dès 4 ans, la mère compressait les pieds de sa fille en repliant progressivement les quatre doigts de pied sous le gros orteil, tout en accentuant la courbure de la voûte plantaire. Le bandage se portait jour et nuit. Plus jamais le pied ne pourrait être nu.

 

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L’idéal était qu’il mesure 15 centimètres au maximum. Le prestige de la famille dépendait de cette mutilation. La pulsation du sang comprimé comme des coups de tambour, la douleur à hurler, l’énergie qui bat et veut circuler, le corps cloué, les ailes arrachées : ainsi s’apprenait la vie pour les petites filles de Chine.

 

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Seulement quatre ans de liberté dans toute une vie.

Leur démarche d’oiseau blessé touchait le cœur. Et les femmes mandchoues à qui le bandage des pieds était interdit, montèrent sur d’improbables sandales au talon central pour atteindre la grâce des anges déchus.

 

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La pratique du lotus d’or mit plusieurs siècles à disparaître.

 

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En Chine, le pied est toujours considéré comme la partie du corps la plus érotique. Aujourd’hui, les Chinois développent des trésors d’invention, une imagination phantasmatique dans l’élaboration des chaussures des femmes. Elles marchent chaussées des rêves fous des hommes, qui leur font parfois encore mal aux pieds, et elles transpercent leurs cœurs de prédateurs à coups de talons aiguille.

 

 

 

 

 

191# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (1)

193# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (2)

197# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (3) 

199# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (4)

203# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (5)

205# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (6)

209# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (7) 

211# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (8) 

215# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (9) 

217# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (10) 

221# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (11) 

223# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (12) 

227# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (13) 

229# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (14)  

 

 

 

 

 

 

24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 00:00
17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 00:00
3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 00:00

 

 

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Il y a des enfants filles

Qui naissent sans étoile

Au-dessus de leur berceau,

Qui naissent sans berceau.

 

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Les accueillent

Le mépris de leurs pères

La méchanceté de leurs grand-mères

La mauvaiseté de leurs frères

 

 

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Alors

 

De négligence et de désamour,

Dans l’indifférence et la solitude,

Elles meurent.

 

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 191# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (1)

 193# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (2)

197# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (3)

199# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (4)

203# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (5)

205# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (6)

209# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (7) 

211# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (8) 

215# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (9) 

217# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (10) 

221# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (11)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 00:00

 

 

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Le féminin est rouge aiguisé.

 

 

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Ecarlates

la puberté les lèvres

 

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les robes les joues les ongles

le fard le sillage la souvenance

 

et la pointe des seins.

 

 

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Rouge feu

forge la force des femmes

 

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Rouge fleur

apaise le désespoir des hommes

 

 

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Prenez garde

 

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car le rire corail

des petites filles perdues

manquera cruellement aux hommes

tout au long des nuits noires

à venir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

191# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (1)

193# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (2)

197# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (3)

199# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (4)

203# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (5)

205# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (6)

209# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (7) 

211# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (8) 

215# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (9) 

217# Dans les plis du carnet : Rouge Chine (10)  

 

 

 

 

 

13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 00:00
22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 10:18


Tisser la femme

 

 

La femme tissée,

 

la femme tissant,

 

 

tisserande qui tisse le tissu des choses.


 


 


 


1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 11:09

 



 

La femme à poil est cousue de cheveux. La femme à poils est assise nue.

Je la presse, toute mouillée, sur le papier.

 


 

Sur les corps imprimés, les cheveux laissent les traces arachnéennes de petits poils roses et noirs. Comme des antennes dessinant la vibration du souffle sur la peau, l’électricité d’une main qui s’approche. Des herbes folles et fines, organes vibratiles, affolées par le toucher.

 


 

Pour voir ce que l’on ne voit jamais : des femmes douces et poilues.

Petite boule hirsute toute chaude, mignonne bête velue à museau rose.

Tous ces petits poils leur font une fourrure de chatte pour être caressées.


 


 

 

Poil au nez.

 


 

 

10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 13:03


 

Que chaque fleur attire son abeille.

Car les ténèbres obscurcissent le cœur des fleurs qui ne s’ouvrent pas.

 

 

 

 

 

 

 


3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 12:40



Classicisme de la Baigneuse


 

C’est un thème récurent de l’histoire de l’art. Que ce soit pour des raisons bibliques avec Suzanne et ses vieillards, des arguments mythologiques avec Diane et ses suivantes, ou des prétextes profanes, la plupart des peintre a trempé la femme dans l’eau pour en examiner toutes les conséquences.

 

 

Ca fait des jolies choses transparentes sur de la chair nacrée plus ou moins ferme selon l’époque, et ça permet de voir ce qu’on ne pouvait pas voir dans ces années là. Un enseignement salutaire en quelque sorte.

 

 

De nos jours la baigneuse est plutôt une bronzeuse. Sa chair est dorée et elle s’évertue à ce qu’elle reste ferme. Elle porte des maillots de bain de toutes formes et de toutes couleurs, prouvant par là que la créativité la plus grande peut s’exercer sur quelques centimètres carrés sans qu’il soit nécessaire de peindre une toile de 2 mètres de large.

 

 

Mais la baigneuse se fout de ces considérations et veut la paix pour mener à bien son projet. Son œuvre à elle, c’est de réussir une belle teinture chocolat sans bavure ni dégradé. C’est difficile, moi je n’y arrive pas.

 

 

La baigneuse fait du body art et souvent l’ignore.

 








15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 10:40

Les plis d’émotion

 



Une femme froissée par les coups de la vie, les bousculades des hommes, les jérémiades des gosses ;




Une femme plissée de faux plis par les mots jamais dits, les cris jamais criés, les mensonges, les regrets ;




Une femme tordue, secouée, essorée comme une salade, comme une lessive ;




Une femme frippée bonne à repasser, à repasser une autre fois, dans une autre vie, pour redevenir lisse ;




Une femme bien pliée, bien rangée dans l’armoire, soumise et qui a pris le bon pli ;




Une femme repliée, cachée, protégée, enveloppée, enfermée, envoyée dans un pli ;




Une femme sillonnée comme la terre labourée, ensemencée, fleurie et nourricière ;



Une femme ridée par le vent, le soleil, la pluie, le froid, le brouillard et l’oubli ;




Une femme rayée de mille froissures ramifiées comme les bronches des poumons séchés ;




Une femme froncée de soucis sur le front marqués, sur les mains gravés ;




Une femme chiffonnée, roulée en boule, jetée à la poubelle, raté tombée à côté, ramassée, grossièrement défroissée, griffée à jamais ;



 

Et les hommes aussi, froissés, plissés, tordus, frippés, pliés, repliés, sillonnés, ridés, rayés, froncés, chiffonnés, et griffés à jamais.









25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 14:40


Elle marche avec des talons hauts, d’un pas chancelant et sûr. Ses chevilles sont fines et fragiles, prêtes à se rompre. Ses longues jambes s’écartent et se croisent le long de son chemin sinueux.




L’onde de sa démarche sur ses échasses dorées, parcourt tout son corps qui balance. Comme un ange aux ailes brisées, comme un grand oiseau qui ne sait plus voler, elle vacille. Elle a l’allure des roseaux dansants. 
Et elle avance en conquérante, enfonçant les lames de ses talons dans les regards des hommes. Les ciseaux de ses jambes ont des éclats d’épée.




Elle marche en équilibre sur un fil, mais elle ne tombe jamais dans le vide.



C’est une femme.



 

 

 

 

 

 

 

24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 10:41

 

1966

année du cheval de feu

 


ça n’a pas l’air d’impressionner les Chinois ; en revanche les Japonais en font toute une histoire.

 

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En 1682, Yaoya Oshichi avait seize ans. Elle était née en 1666, année symbolique, année du cheval de feu. Alors qu’un grand incendie ravageait son quartier, elle trouva refuge avec son père dans un temple. Elle y tomba amoureuse d’un jeune moine, mais elle dût le quitter et retourner vivre dans sa maison reconstruite. Pour le revoir, elle mit le feu. Ces contemporains, plutôt crispés sur la question des incendiaires dans un pays où les constructions étaient en bois, la jugèrent et la brûlèrent vive. Le feu par le feu.

 



Les Japonais gardèrent de cet épisode, une prévention certaine pour la combinaison cheval / femme /feu. Toute femme née l’année du cheval de feu est réputée puissante et indomptable, et censée écraser voire tuer son compagnon, déstabiliser les familles, semer la pagaille quoi.

 

Du coup elles sont difficilement mariables. Les hommes ne sont pas joueurs.

 

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Plus généralement, et pas seulement au Japon, il semble que l’action radicale, efficace, voire cinglée, soit réservée aux hommes chez qui elle apparaît même comme une qualité. Dès que les femmes emploient des moyens similaires, la société est terrorisée et les traite de folles. En France, on dit que ce sont des Louise Michel (qui pourtant n’a pas plus lancé de bombes que des millions d’hommes, et avait à l'époque plus de raisons de le faire que des millions d’hommes).

 

Alors, le feu serait un attribut masculin et les petits garçons n’aimeraient pas qu’on leur pique leur jouet.

 



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En 1966, la natalité a chuté de 18% au Japon, et on a enregistré proportionnellement moins de filles. Les filles nées en bordure d’année ont certainement été déclarées sur 1965 ou 1967, ce qui explique le taux de natalité plus important de ces deux années. On peut s’interroger sur l’efficacité de la destinée s’il suffit finalement de fermer les yeux sur la véritable date de naissance, et d’en inventer une autre : c’est pratique. Les futurs maris ont eu intérêt à se méfier des natives de fin 65 et début 67, s’ils ne voulaient pas finir rôtis.

 



Bon. Le taux de natalité du Japon est aujourd’hui si bas, que le déficit de l’année 1966, c’est de la rigolade. Ca ne valait peut-être pas la peine de s’énerver comme ça.

 

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Je suis née l’année du cheval de feu, évidemment. A une semaine près, j’étais serpent, réputée sage et de signe respecté. Le destin tient à pas grand chose.

 



Guillaume dit que je ressemble à une jeune jument toute folle avec ma queue de cheval qui s’agite, mes gestes inconsidérés, mes brusques écarts, mes jambes démesurées quand je grimpe sur des talons trop hauts.

 



Pour l’instant, je n’ai écrasé personne (avec mon vélo) et il n’a pas l’air d’avoir peur (Guillaume).

 

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La conjonction du signe du cheval et de l’élément feu ne revient que tous les 60 ans. Ouf font les Japonais. Mais cela ne laisse que peu de possibilités aux hommes de toute une génération, de rencontrer une femme hors du commun, de mettre des étincelles dans leur vie, de s’ouvrir à des horizons inconnus, de vivre une passion brûlante, d’éprouver le frisson du danger et, s’ils en réchappent, de se fabriquer des souvenirs inoubliables pour les longues et tranquilles années à venir de leur mariage avec une femme convenable.

 



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Si toutes les petites filles de l’année 1966 avaient vécues, elles auraient changé la face du monde (au moins japonais).

 

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 10:52


Une grande vitrine de corsets féminins, rue du Docteur-Arnold-Netter : un homme debout dans la vitrine, vieux et immobile parmi les bustes de cire et les flocons de neige en coton hydrophile, il a levé les bras vers une lampe qui ne marche pas, et la braguette de son pantalon gris et lâche est ouverte sur une flanelle blanche un peu sale.

Hervé Guibert

Le mausolée des amants



 

Le corset, c’est un corps qui enserre un corps pour le dompter.

C’est un lien lacé serré autour de la taille pour l’étrangler.

Qu’il soit de soie ou de métal, c’est une prison au corps de la femme.

  

 

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Longtemps les bien pensants se sont acharnés à convaincre les femmes que l’exigence de tenue, la nécessité de l’hygiène, et même l’érotisation du corps féminin justifiaient le port de cet harnachement. Alors qu’il empêche le corps de se muscler, la peau de respirer, la silhouette de vibrer. Au fil des modes, il a transformé les femmes en amphore, en sablier, en colonne, en panier, en autruche, en planche, … etc (en même temps qu’il a replié leurs côtes, comprimé leurs organes, atrophié leurs poumons… etc). Comme si elles n’étaient qu’une matière molle à modeler au gré des fantaisies.


 



En fait, ces gros bourgeois ne voulaient pas qu’elles puissent bouger et s’oxygéner, se développer et s’émanciper, courir et s’échapper.

Se laisser emportées par un geste spontané, au cas où elles les auraient giflés.

 



Ca se passe de la même manière ailleurs. Sous prétexte de les parer, les japonais ont bardées leurs compagnes de larges obis noués sur leurs kimonos, si bien qu’elles ne peuvent ni lever les bras ni faire un pas trop grand sans défaire leur tenue. De nombreuses sociétés en divers points du monde ont ainsi saucissonné leurs femmes pour mieux les faire sécher.

 



Au fil des siècles anciens, à petit pas s’avance la femme caparaçonnée au corps de scarabée, seins projetés en avant et cul cambré à l’arrière, en armure prête à la guerre, avec sa taille de guêpe et son busc en os de baleine, comme un bouclier sur la poitrine.


Aux conquérants de la forteresse le droit d’ouvrir la femme comme une huître.


Attention ! Malgré sa cuirasse de tank, il ne faut en aucun cas la brusquer, sinon elle tombe comme une mouche, vu qu’elle ne peut même pas soupirer.


 

 


Au bout d’un moment, il est apparu trop clairement que le corset était un instrument d’oppression. Et puis il immobilisait une force de travail exploitable. Alors il s’est transformé en gaine.




Gaine-sangle, serre-taille, ceinture de hanche, corselets, ganse, guêpière, les dénominations restaient sur la même idée de tout bien ranger dans un minimum de place.


 



C’est encore l’obsession de modeler la ligne. Depuis le début, comme si le corps de la femme n’était pas suffisamment achevé ou que Dieu l’avait mal conçu, il faut l’améliorer en le redessinant. Sauf que de la compression naît le bourrelet, et qu’on n’en finit jamais. La gaine des années 50 part de la poitrine pour descendre jusqu’en dessous des fesses et tout comprimer entre ces deux point. Le trop plein ressort aux cuisses.

 

 
Je me suis toujours demandée ce que les amants pouvaient bien penser de ce machin caoutchouteux couleur chair. D’où l’indispensable paravent des images de l’époque, pour se déshabiller dans la chambre à coucher et cacher le beau ruissellement de la chair. 
 



Quand on a jeté à la poubelle cet outil constricteur, il y avait encore quelques bonnes âmes pour fustiger le « lamentable laisser- aller » de celles qui se contentent d’un slip et d’un soutien-gorge « au mépris de l’hygiène, du confort et du goût ».

 

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Petite fille, je subodorais des choses trop compliquées sous les robes des dames d’un certain âge. Déjà ces combinaisons et ces jupons qu’on doit impérativement porter sans jamais qu’ils ne dépassent, c’était vraiment chercher les problèmes. Leurs corps véritables me paraissaient lointains, inconnus, inaccessibles. Je ne les ai jamais vues se dévêtir. Elles sont parties avec leur mystère.

 

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Heureusement pour moi, sous leurs jupes, les filles d’aujourd’hui peuvent mettre ce qu’elles veulent, voire rien du tout, et courir plus vite que les garçons.

 

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 11:56

«« (…) Et que l’Amante renversée dans ses enveloppes florales livre à la nuit de mer sa chair froissée de grande labiée ! »

 

« (…) Et le jour rétrécit, et la nuit élargit, cet œil immense qui t’occupe… »

Saint John Perse

Amers




 

Qu’y a-t-il au creux mystérieux des femmes ? Quel or, quelle pierre précieuse, quel trésor inestimable le rend si désirable aux mains des hommes, au point que toutes leurs quêtes à cette chaleur les ramènent ?


 



Au creux des femmes, il doit y avoir une bouche, qui chante le chant des sirènes aux marins égarés, qui pousse le cri de l’âme sur la mer étale. Et cette bouche a des lèvres roses et douces, un peu chiffonnées par les bouches assoiffées des hommes, depuis tant de siècles qu'ils s'y désaltèrent. Entre ces lèvres bien sûr, il y a des dents ; sinon qu’est-ce qui arrêterait l’avidité masculine ?


 



Au creux des femmes, il doit y avoir un œil, ouvert sur l’univers, fermé sur la nuit des temps. Certains hommes osent le regarder en face, pour voir d’où ils viennent et où ils vont.

 



Puisque le verbe se fit chair, au creux des femmes doit se trouver une oreille, qui entend l’appel des hommes dans la nuit et la parole des dieux quand ils ont quelque chose à dire.





1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 12:33

La barbie

 

Petite, je n’aimais pas les baigneurs. Ils pouvaient bien crier maman, avaler un mini biberon et faire pipi, ça ne m’intéressait pas. Les petites filles modèles dans leurs jolies robes à volants et leur panty en dentelles m’ennuyaient tout autant.


Non. Ce que je voulais, c’était une poupée mannequin, c’était une autre vie, c’était devenir une femme belle et libre. Mes parents s’y opposaient au nom de la résistance à une image américaine de la femme, avec la ferme intention de me transformer en épouse et mère de famille, en femme respectable.



Bon. Dès qu’on m’a lâchée en colonie avec un peu d’argent de poche, j’ai acheté Podium (*) et une poupée mannequin.

 




J’ai de la reconnaissance pour cette poupée qui la première m’a fait entrevoir un autre destin, m’a donné envie de grandir, et a contribué à éviter que je me trompe gravement de direction dans la vie.


 

(*) Podium était à l’époque un journal pour gamines, dans lequel on retrouvait tous les chanteurs français des 70s ; sur la couverture de mon unique exemplaire rayonnait Claude François ; dans le magazine, on pouvait gagner un déjeuner avec Mike Brant (j’avais 10 ans).

 

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J’ai trouvé une vraie barbie dans un vide-grenier cet été. Je l’ai choisie blonde pour qu’elle soit plus vraie. Elle a dans le creux des reins un copyright de 1966 : nous avons le même âge.



 

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J’attache les cheveux longs de Barbie en chignon (je ne me résous pas encore à les tremper dans l’encre). J’enduis son torse, ses bras, ses jambes, de peinture et d’encre, et j’applique doucement le papier sur sa peau.

Son corps se détache du papier comme Vénus sortit un jour de la mer. Son cou de cygne, ses seins en obus, ses hanches étroites, ses jambes trop longues. Parfois la peinture crée une éclipse du corps, un glissement du bras, une déformation frémissante.




Je la laisse nue ou bien j’imbibe des tissus d’encre pour l’habiller.

 



 

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Les empreintes de Barbie (mais pas Barbie elle-même bien sûr) pourraient être des autoportraits.



 

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