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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 00:00

 

 

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Paravent des temps

 

Dans la traduction phonétique en Chinois de mon prénom, il y a la paix d’une femme abritée sous un toit et l’élégance de son allure, il y a la force de vaincre et de se maîtriser, il y a une pagode aussi, et à la fin, sais-tu, il y a toi.

 

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Paravent des temps

 

Dans la traduction phonétique de mon nom, il y a la promesse de la parole et la richesse de la terre sous l’eau du ciel, et avant tout cela, il y a l’importance du mot habiller qui est aussi une façon littéraire de dire aimer.

 

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Souvent les Chinois sont des gamins, ils rient à gorge déployée de blagues enfantines, ils jouent de toutes leurs forces à des jeux idiots, ils se bousculent bruyamment comme de jeunes chiens.

Cette joie éclatante déborde, explose, fascine.

 

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Carnet des tampons

 

 

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Un jour j’ai vu le ciel bleu sur Xian, la paix de l’Ouest, clair avec deux nuages blancs.

 

 

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Carnet des pins

 

 

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Demain peut-être, tu seras à l’aéroport. Paris me semblera si petit.

 

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 00:00

 

 

 

 

 

Tous les matins au pied des remparts, les Chinois viennent faire tourner l’énergie entre leurs mains. Lentement.

 

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Paravent des temps

 

Ils déplient leurs corps, ils chantent les sons, ils frappent leurs cuisses. Lentement.

 

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Paravent des temps

 

Ils sont vieux et parfois jeunes. Ils cherchent l’éternité. Comme les arbres. Lentement.

 

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Paravent des temps

 

Et puis dans un éclair le geste part. Percutant.

 

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Paravent des temps

 

 

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 00:00

 

 

 

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A Xi'an, il n’y a presque plus de vélo mais il y a encore des balais. Je veux dire, des balais traditionnels, en paille et tiges de céréales diverses, tressées, arquées, domptées dans des plumeaux superbes dont certains ont gardé leurs graines. Il y a aussi des balais serpillière en frange de tissus de couleurs variées devenues subtiles à force de lessivages et qui reposent sur tous les trottoirs devant toutes les portes, aux grilles des fenêtres, au tronc des arbres, à la ville comme à la campagne. Et je les trouve tous beaux.

 

  

 

Un jour, Gilles a renversé une bouteille d’encre de Chine sur le carrelage de l’atelier de Chen, projetant sur son pantalon clair des calligraphies de style d’herbe. Alors un balai a dansé pour moi une danse en noir et blanc sur le sol souillé d’encre, dessinant de ses cheveux fous des paysages fouettés par le vent, emportés par la vitesse de sa course savonneuse.

 

 

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Je photographie les balais pour une Grande Collection. Ca intrigue les Chinois, voire même ça les met en colère, car un jour dans la rue, un vieux monsieur furieux me traita violemment de je-ne-sais-quoi-puisque-je-ne-parle-pas-chinois, en retirant sur le champ les balais de la portée de mon objectif. En Chine, il ne faut pas faire son originale.

 

 

 

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 00:00

 

 

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Carnet des tampons

 

La gare de Xi'an. Des dizaines et des dizaines de Chinois veulent monter dans un train.

 

Avant la porte de la gare, un attroupement se serre devant une grille percée de trois entrées gardées permettant à une personne ou à une valise de passer – pas les deux de front. Un contrôleur contrôle le billet de train.

 

A la porte de la gare, un attroupement se serre devant les postes de sécurité. Les contrôleurs vérifient le contenu des bagages un à un.

 

 

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Carnet des tampons 

 

 

Pour l’accès au quai, un attroupement se serre devant une grille percée de trois entrées gardées permettant à une personne ou à une valise de passer – pas les deux de front. Un contrôleur contrôle le billet de train et fait un trou dedans.

 

Pour monter dans le train, un attroupement se serre devant la porte du wagon. Un contrôleur contrôle le billet de train troué.

 

 

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Carnet des tampons

 

 

Dans le wagon, un contrôleur passe avec une petite valise. Il contrôle bien sûr le billet de train tout froissé, le range dans sa mallette et vous remet une carte en plastique. A ma demande, on m’indique que je ne peux rien faire ni rien obtenir avec cette carte.

 

A l’arrivée le contrôleur repasse et vous reprend la carte en plastique en échange de votre billet (défroissé).

 

A la sortie de la gare de Pékin, un contrôleur regarde votre billet de train avant de vous laisser sortir.

 

 

 

En Chine, ne perdez pas votre billet de train.

 

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 00:00

 

 

 

 

 

Les Chinois tissent allègrement les routes à quatre voies, une en dessous, une au-dessus, et pourquoi pas encore une au-dessus.

 

 

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Carnet des pins

 

C’est un joli chemin qui grimpe dans la montagne et tourne et danse le long d’une rivière, de petits ponts en passerelles, d’escaliers en glissades, jusqu’au chant d’une cascade. Il bruine doucement, les papillons s’amusent, je marche et je dessine. Je gribouille mon livre de pins , je les recouvre obstinément d’un fin réseau d’aiguilles pour qu’apparaisse le paysage, j’enserre les arbres de mille traits pour les planter dans une montagne, je hache le vide pour ouvrir un passage. Je tisse le temps de l’eau qui coule. Je gratte le passé.

 

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Carnet des pins 

 

Nos camarades chinois font la course pour arriver au sommet. Je les croise qui redescendent suants, fiers et rigolards, pour aller boire une bière et jouer aux cartes au bistro du parking.

 

 

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Carnet des pins

 

J’éprouve une grande joie à me balader sans hâte dans les détours de la montagne, dans les écritures de mon dessin.

 

 

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Carnet des pins

  

On trouve sur le parcours, les bouteilles en plastique des promeneurs, luisant dans la verdure. Avec Fred on en ramasse cinq sacs poubelle.

 

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Carnet des pins

 

Dans la cascade, dans mon carnet, dans cette fraîcheur je suis plongée. Rien que du thé, des lignes, du noir et du rouge, sur des pins de papier. Ce que j’aime de la Chine.

 

  

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 00:00

 

   

A Dang jian cun, les tombes se dressent dans les champs comme des portes fermées sur le néant.

 

Les morts regardent au Nord et les maisons s’ouvrent au Sud. Chacun suit son chemin.

 

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Carnet des tampons 

 

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J’ai vu si peu de choses de la Chine que vous n’êtes pas obligé de croire ce que je dis.

  

 

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Carnet des tampons

 

Qu’ils fabriquent des vêtements, des armes, des centrales nucléaires ou des nouilles, rien n’arrête les Chinois : ni la Culture, ni le bon goût, ni l’Histoire, ni les regrets, ni les souvenirs, ni les souffrances, ni la peur, ni les remords, rien.

 

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Carnet des tampons

 

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Un matin pourtant, la pluie tombe.

 

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  Carnet des pins

 

 

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 00:00

 

 

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Paravent des temps

 

Dang jia cun est un joli village chinois épargné. On est comme dans une réserve indienne, un tiroir fermé de l’Histoire. Il faut juste oublier qu’aux portes de la ville, la vérité du monde nous attend.

 

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Paravent des temps

 

Dans cet espace ôté au temps, sous les toits incurvés, se succèdent des cours aux portes rouges. Les chambres s’ouvrent à deux battants sur le passé. On entend glisser des fantômes et l’air est parfumé de souvenirs.

 

 

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Paravent des temps

 

A Dang jia cun, j’ai retrouvé ma grand-mère. J’ai dormi dans sa maison impeccablement tenue. Elle s’est occupée de nous toutes comme de ses filles, s’assurant de notre hygiène, vérifiant la propreté de nos pieds avant de nous coucher, surveillant notre lessive, entrant dans notre chambre comme si elle était chez elle, d’ailleurs elle était chez elle, nous administrant de grands discours en chinois pour notre bienfait.

 

 

10chinepaysage01 18 redimensionner Paravent des temps

 

Ces yeux pétillaient de vie. Mon inconscient comprenait tout ce qu’elle disait.

Je me suis sentie chez moi - pour la première fois rassérénée en Chine.

 

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Paravent des temps

 

 

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 00:00

 

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Carnet des pins

 

En Chine, on ne se touche pas mais on pisse ensemble dans des toilettes collectives, on partage l’odeur des déjections des générations précédentes, on participe tous ensemble à l’enrichissement communautaire du sol.

 

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Aux Bains de l’Impératrice, les petites allées fourmillent de visiteurs qui circulent à la queue leu leu entre les pavillons anciens et les bassins bordés de vieux arbres, si tarabiscotés qu’on étaie leurs branches noueuses. C’est un joli lieu mais très couru donc trop bruyant, et je m’en vais au fond du parc, au bord du lac, me cacher dans les buissons.

 

 

 

J’y dessine tranquille, assise sur une pierre à l’abri des curieux. Je retrouve la paix de l’impératrice descendant les marches sous les lampes rouges, pour entrer dans l’eau du lac. Elle se baigne dans la pureté des lotus et la caresse des saules pleureurs. Je la vois apparaître dans mon dessin.

 

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Carnet des pins

 

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Quand les Chinois décident de relier deux points, ils tracent une ligne droite. Peu importe qu’entre les deux s’élèvent des montagnes ou se creusent des vallées.

Ainsi des dizaines de pont avancent leurs piliers dans la brume, enjambant les paysages, déchirant l’horizon, pour ouvrir entre leurs colonnes, les portes de nouveaux temples.

 

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Carnet des pins

 

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La Chine est une brute.

 

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 00:00

 

 

En Chine on mange bien.

 

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10chinepaysage02 13 redimensionner Carnet des pins

 

Les autoroutes ont l’air d'être une affaire sérieuse : elles sont pourvues d'une bande d’arrêt d’urgence, de péages ouverts, de revêtements soignés, de signalisations cohérentes.

 

- Une moto passe, une chèvre ficelée au porte bagage, les oreilles au vent. -

 

- Sur le bas côté, un Chinois a installé son hamac et se repose. -

 

La bande d’arrêt d’urgence sert de voie de dépassement quand tout est bouché, et bien sûr de place de stationnement. Il n’y a qu’en Occident que votre temps de survie sur la bande d’arrêt d’urgence se limite à 20 minutes. Ici on a toute la vie.

D’ailleurs un peu plus loin, un accrochage donne l’occasion aux conducteurs, aux passagers, aux curieux de se promener au beau milieu de l’autoroute.

Rien de grave ne se passe.

 

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Carnet des pins

 

 

 

Je pense à toi en Chine.

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 00:00

 

 

 

Daming Palace : un site archéologique quelque part dans Xian. Vaste et chaque jour plus étendu au fur et à mesure que sont rasées les habitations de la population inopportunément mal placées.

 

La musique et les effets spéciaux du film qui nous présente le projet sont dignes de la Guerre des étoiles. Il ne reste de ce palais que des histoires et des traces infimes autour desquelles sera pourtant bâti un parc d’attraction. Le prix du billet ne permettra probablement pas au peuple de s’approprier son passé.

 

Je n’ai rien compris à cet espace immense, aux hypothétiques ruines, aux monuments reconstruits en résine, aux éclairages multicolores, aux rails comme pour substituer des décors de théâtre, à ce désert pavé à perte de vue - si ce n’est le campement des ouvriers où séchait la lessive entre deux tentes, et les arbres protégés du chantier par des voilages noirs, et qui semblaient de grandes chauves souris endormies. 

 

 

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Carnet des pins

 

 

 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 00:00

 

 

Tout ce que font les Chinois est colossal, s’étale large, s’érige haut. On avance dans l’extrême et le grandiose. N’importe quel immeuble compte trente étages, n’importe quelle avenue fait deux fois deux voies, n’importe quelle sculpture mesure deux mètres de haut. Le côté masculin de la nature humaine s’affirme, se durcit, se dresse. Le pays du yin et du yang est devenu le pays du yang.

 

Aux pieds de ces forêts monumentales, grouille une vie horizontale d’insectes affairés. Il y a tant de choses à faire vite, tant d’argent à gagner vite, tant de produits à consommer vite. Le pays du vide est devenu le pays du plein.

 

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Carnet des pins

 

Déjà à l’époque Tang (618 – 907), les Chinoises avaient des poitrines-pamplemousse dans des soutiens gorges rembourrés. Observez les statues des princesses en marbre qui gambadent sur les pelouses du Parc Tang Paradise. Leurs joues sont aussi rondes que leurs seins. Elles regardent l’horizon de cet éden prestigieux, la gorge au vent au pied de leur destrier prêté par Barbie. Elles portent des robes d’héroïnes disneyennes. Dans cette bulle fantasmatique au prix d’entrée extravagant, on leur a reconstruit de belles pagodes en béton – il faut prendre ce que la civilisation apporte de performant pour reconstituer le meilleur du passé.

 

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Carnet des tampons

 

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Carnet des tampons

 

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En Chine (comme ailleurs), l’érotisme se réduit au yang.

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 00:00

 

 

C’est une famille chinoise. Les adultes poussent le petit garçon en avant. Il dit son nom. Il chante une chanson. Tout le monde s’extasie.

A l’arrière une petite fille regarde, timide, souriante, le corps retenu mais les yeux brillants. Personne n’est fier de l’exhiber. Quand on l’interroge, elle n’ose pas dire son nom.

 

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Carnet des tampons

 

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Inattendue : cette gentillesse abrupte des Chinois.

 

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Carnet des pins

 

Les Chinois n’éprouvent pas de nostalgie. Semblent imperméables à la mélancolie. Ecartent le passé, reconstruisent l’histoire.

 

En marchant sur les vestiges de leur mémoire, ils écrasent l’âme fragile des choses.

 

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Paravent des temps 

 

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Je suis épuisée.

 

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 00:00

 

 

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Carnet des pins

 

Faubourg de Xi'an : dessiner des immeubles de trente étages comme une discipline, comme une méditation.

 

La banlieue de Xi'an est un désert de béton, traversé d’immenses avenues vides, bordées d’immenses immeubles vides. Dans cet univers aride, aucune vie n’apparaît. Seul le panneau publicitaire clignote et chante en boucle une ritournelle assommante.

 

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Partout dans le monde, les stiquemous amoureux de ma peau.

 

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 Carnet des tampons

 

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Dans la montagne après la pluie, je dessine la brume ondoyante. Je regarde attentivement la forteresse rocheuse qui barre l’horizon, je baisse les yeux sur mon papier puis je les lève et - la montagne a disparu dans ses voiles. Le paysage s’est effacé pour en laisser apparaître un autre, d’essence différente. Je reste sans voix devant la puissance de la brume et la fragilité des montagnes.

 

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Par l’errance de mon crayon, j’apprends que la montagne est liquide et que son reflet fugace est emporté dans la mouvance du souffle blanc. L’opalescence délicate ouvre des trouées de vide là où se dressait la certitude d’un rocher. Cette immanence de l’inconstance me bouleverse. J’assiste impuissante et perdue devant ces abîmes de laitance opaque, à des naissances et à des disparitions, à des révélations et à des oublis sans fin.

 

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Paravent des visages

 

Les Chinois mangent autour d’une table ronde, d’un plateau rond qui tourne comme la chance. Ils mangent dans une profusion de plats qui couvrent la table. Ils portent des toasts en frappant leurs verres sur le plateau rond de la chance, en hurlant Gan Bei ! à pleins poumons. Ils crient et ils rient, on ne sait s’ils crient ou s’ils rient. La bière coule, les sauces giclent. Ils sont là heureux plongés dans leur repas comme au cœur saignant de la vie.

 

10chineportrait01 05 redimensionner Paravent des visages

 

Soudain

ils ont disparu,

laissant sur la table ronde une idée du chaos.

 

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 00:00

 

 

 

Pourquoi les Chinois veulent-ils toujours se faire prendre en photo avec moi ?

Je déteste qu’on me photographie. Je fais la gueule sur la pellicule d’une centaine de Chinois à l’heure qu’il est.

 

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10chineportrait02 14 redimensionner Carnets des tampons

 

En me baladant dans les marchés, je trouve des culottes incrustées de papillons en dentelles ajourées sur la naissance des fesses, des soutiens-gorges rembourrés d’une épaisseur de trois centimètres, des bretelles en fleurs de strass, des trucs transparents, des machins qui brillent, des plumes, des poils, des faux cils, des faux ongles…

Tout ce qu’il faut pour faire des filles.

 

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Carnets des tampons

 

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 Carnets des tampons

 

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La Chine est un immense chantier sous le soleil.

 

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Les Chinoises se marient.

 

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  Carnets des tampons

 

Sur le trottoir d’une avenue chic de Xi’an, une charmante Chinoise pose en robe de mariée pour la promotion d’un magasin. Debout sur un tapis rouge, elle bouillonne de satin brodé, rutile de faux diamants, s’embobine de volutes de voile blanc. Sa traîne déroule des mètres de tissu moiré que les passants contournent avec respect. Son maquillage de déesse scintille de paillettes. Elle pose imperturbable sous les flashs des photographes. On dirait une princesse comme en rêvent les petites filles.

 

A quoi rêve cette jolie Chinoise ?

 

Au bord de la rivière de Xi’an, les mariés viennent se faire photographier en robe-chantilly et costume-cravate, coiffés, maquillés, apprêtés. Une épousée pressée sort de la camionnette du photographe où elle vient d’enfiler l’inévitable uniforme qu’est la robe blanche occidentale. Encombrée de sa traîne qu’elle porte à pleins bras, elle traverse la rue en courant, laissant voir sous le jupon d’organdi, le bas de son jean et ses crocs en plastique vert.

 

   

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A l'autre bord du continent, avant de tomber dans la mer, j’attends ta voix.

 

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 00:00

 

 

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Paravent des temps

 

Sur le bord de la rivière bétonnée, des Chinoises et des Chinois se précipitent chargés de seaux, de bassines, de sacs en plastique. Ils relâchent dans l’eau des poissons encore vivants achetés au marché.

Les secouristes des poissons ont fait le trajet dans le véhicule du poissonnier.

 

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Sur le bord de la rivière industrialisée, des Chinoises et des Chinois chantent des mantras bouddhistes pour sauver les vies des poissons, pour sauver leur vie de pêcheurs, pour sauver le monde du naufrage.

 

 

 

A deux mètres de là, les pêcheurs tranquilles pêchent les poissons libres.

 

 

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Sur le bord de la rivière dénaturée, des Chinoises et des Chinois courent après les poissons échappés dans l’herbe, agitent l’eau de leurs mains pour ressusciter les poissons flottant le ventre à l’air, s’affolent, s’inquiètent, s’affairent.

 

 

 

Apaisée d’avoir achevé son œuvre messianique, une sauveuse piscicole sort sa bouteille de soda et jette son sac en plastique sur la rive de la rivière exténuée.

 

 

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Paravent des temps

 

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Je suis totalement incapable de voyager en groupe.

 

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 00:00

 

 

 

Les restaurants haut de gamme ressemblent à des hôtels de luxe, où des filles en uniforme attendraient les clients. On monte à l’étage. Le rez-de-chaussée est un espace indéterminé. Il n’y a pas de salle commune mais des salons particuliers qui accueillent les groupes de convives. La vie doit être compliquée pour les amoureux, pire pour les célibataires. De jeunes hôtesses se tiennent devant chaque porte et vous sourient. Les décorateurs n’hésitent pas à couvrir les murs extérieurs de tissu doré et les sols d’épaisses moquettes bariolées. Ils casent dans chaque recoin de monumentaux bouquets de fleurs artificielles scintillantes. La climatisation est à 18 degrés, bien que vous soyez habillé pour 40.

A chaque salon est attaché un groupe de serveuses plus ou moins gradées. Les plats sont apportés sur le seuil de la salle par un serveur à la bouche masquée de papier, il est autorisé à avancer d’un pas de plus pour poser le plat sur la desserte. Seule la serveuse peut disposer le plat sur la table du repas. Si elle n’est pas là, les mets restent à refroidir tranquillement... Mais pas de panique, elle est toujours là : en Chine, on n’est jamais seul.

 

 

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Carnet des tampons 

  

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Carnet des tampons 

 

En Asie, on achète rarement de la nourriture morte : les animaux sont choisis vivants et tués au dernier moment. Dans les grands restaurants de fruits de mer, la première salle est celle des bassins où nagent les poissons. Les crocodiles ont la gueule scotchée au cas où ils protesteraient, les tortues cherchent la sortie de leurs petites têtes inquiètes. Certains poissons peureux se serrent dans un coin, d’autres résignés attendent affalés au fond de l’aquarium. On voit de curieux coquillages en érection immobiles dans les bulles.

Je ne sais pas s’il existe des restaurants de viande dont la salle d’accueil serait un pré où brouteraient les vaches. En Chine, tout est possible.

 

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Le soleil est un disque blanc si loin derrière les nuages qu’on peut le regarder en face.

 

 

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 00:00

 

 

 

Les Chinoises sont belles comme des sucreries.

 

 

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Paravent des visages 09

 

Les Chinoises portent des robes de princesses courtes comme des robes d'allumeuses. Les dentelles, les volants, les transparences dansent sur les cuisses nues. Elles trottinent innocentes dans leurs shorts bouffants, leurs jupes fendues, leurs robes à fleurs.

 

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Paravent des visages 10

 

Leurs seins ronds comme des pamplemousses sont enrobés d’épais coussinets moelleux. Les garçons méfiez-vous de la dimension des poitrines des filles de Chine. Elles rembourrent leurs jolis corps sans rebondissement, avec une envie assoiffée de fesses et de seins et d’opulence.

 

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Paravent des visages 11

 

 

Les Chinoises ont aux pieds les talons les plus hauts, les modèles les plus extravagants, des pompons, des papillons, des fraises et des diamants.

 

 

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Paravent des visages 04

 

Sous leurs ombrelles satinées anti UV, elles brillent de tous leurs feux, pépient dans leur portable, agitent leurs petites mains potelées. Elles égrainent leur rire pointu de leurs petites lèvres roses légèrement boudeuses.

 

Les Chinoises sont belles comme des babioles.

 

 

 

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Paravent des visages détail

 

 

Les Chinoises se promènent nonchalantes, insouciantes, incendiaires et explosives, sans que des lèvres ne les sifflent, des mains ne les touchent, sans que le regard des hommes jamais ne les caresse de désir.

 

 

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Paravent des visages détail

 

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Le matin il fait toujours gris, comme un jour d’octobre avant la pluie.

 

 

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 00:00

 

L’armée de terre sortie de terre est immobile sous la serre du hall immense qui la recouvre. Elle attend dans les tranchées. Les hommes ont de beaux visages sereins. Les chevaux frémissent d’impatience. Dans l’énorme brouhaha des allées et venues ininterrompues de visiteurs, tous attendent avec la sérénité paisible qui précède l’assaut.

 

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Paravent des temps

 

Ailleurs, la terre les recouvre encore comme la peau d’un ventre.

 

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 Paravent des temps

 

 

Soudain, dans le tonnerre fracassant d'un orage formidable, six mille soldats de l’Empereur de Chine se lèvent et avancent pour casser-raser-écraser, détruire et reconstruire, en plus propre, en plus net, en plus grand.

 

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Carnet des pins

 

Les villes n’ont pas de fin,

Les montagnes surgissent brutalement,

On ne voit rien venir.

 

 

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La Chine est un immense chantier dans la brume.

 

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Paravent des temps

 

La Chine créé des montres fantastiques qui glissent dans les allées de ses temples, sur les toits de ses pagodes, sous les stèles de ses souvenirs. Ils ont la splendeur des choses éternelles, nées des rêves fous des grands sages. Ils sont terribles et pourtant je les connais, je les reconnais, qui me gardent des démons. Tapis dans ma mémoire, ils soufflent le souffle de la vie.

 

 

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Paravent des temps

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 00:00

 

 

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Carnet des pins 03

 

Il y a quelque chose de délicat dans la grisaille de Chine, dans le rouge fané, le vert céladon, l’envol de la poussière, le ciel obstrué de nuages.

Il y a quelque chose de fragile dans la peau nacrée des jambes des filles, dans les volants translucides des robes, sur les lunes des visages aux regards d’amande émondée.

Il y a quelque chose de raffiné dans la finesse des cages où les oiseaux chantent leur liberté, où les criquets vibrent de solitude, dans la cambrure exagérée des talons des jeunes femmes.

Il y a quelque chose de cruel aussi dans le gris de la Chine.

 

 

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Carnet des tampons 05

 

Les petits enfants ont des culottes fendues qui montrent leurs petites fesses. Qui montrent que ce sont des garçons.

 

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Dure, la parole est aboyée.

   

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  Paravent des temps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 00:00

 

 

Les Chinois cassent-rasent-écrasent, se foutent de la poésie du temps, en rigolant.

 

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Paravent des temps 

 

Les Chinois détruisent et reconstruisent, en plus propre, en plus net, en plus grand.

 

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  Paravent des temps 

  

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Je trouve dans une librairie un livre de peinture traditionnelle chinoise consacrée aux pins .

 

 

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 Carnet des pins  

 

 

Sur ces arbres tordus par la nature, je vais dessiner l’urbanité de la Chine. Sur le passé, je vais écrire sa modernité.

C’est pourquoi à la surface de mes dessins d’aujourd’hui affleurent des mémoires enfouies. La force des pins bouscule l’architecture rigide. La torsion dynamise la droite. Le tortueux de la nature cachée s’immisce entre les belles lignes, et j'entends dans les limbes, le rire moqueur des vieux sages taoïstes.

 

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En Chine, je dessine et je me souviens de la sagesse des pins.

 

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Le beau visage des Chinoises : l’ourlet inconscient des lèvres, le pli horizontal de l’œil, le plat de la joue pour la paume de la main.

 

 

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  Paravent des temps 

 

 

 

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Je veux rentrer chez moi.

  

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 00:00

 

 

J’ai attendu si longtemps la Chine.

 

 

Autrefois j’apprenais les caractères chinois. Je lisais la pensée des taoïstes. Je peignais avec les pinceaux et l’encre de la Chine. J’attendais la Chine.

 

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Et maintenant que je ne l’attends plus, elle s’ouvre.

 

Mais

 

C’est si loin, la Chine.

Plus de dix heures de vol vers le soleil levant.

Te quitter dans ces moments d’incertitude et retrancher un mois au temps.

 

Ne t’inquiète pas.

 

J’emporte ma fatigue qui pèse aux épaules, ma lassitude au bord des yeux.

Tout poser là et retrouver tout en revenant.

N’être présente qu’à l’instant.

 

Va.

 

 

 

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Il faut voyager léger. Oublier ce que l’on perd.

Car il va faire chaud

A l’autre bout du monde.

 

Puisqu’il faut partir.

 

 

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Pékin : arrivée sous un ciel lourd de blanc sale. L’air opaque pue. J’avale de la crasse. Je ne vois pas le sommet des grattes ciel. Il pleut de la poussière grise. On dirait la fin du monde.

 

Le quatrième périphérique fait cent kilomètres. Il y a six périphériques. Cercles d’enfer.

 

 

 

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Crépusculaire la lumière agonise.

Le jour meurt avant d’avoir vécu.

J’ai une angine de tristesse.

 

 

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  Carnet des pins 16 

 

  

 

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