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15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 12:39



Tisser c’est compter le temps. Comme Pénélope commencer et recommencer, tisser une nappe de temps, infiniment et pour l’éternité.

 

 

Tisser c’est prédire, croiser les fils du destin, lancer des filets pour attraper l’espoir, dessiner la réalité lisible pour y chercher un chemin.

 

 

Tisser c’est limiter l’espace, ordonner l’univers pour lui donner un sens, maîtriser l’entropie de la nature pour que la peur des hommes enfin s’apaise.

 

 

Tisser puis regarder le tissu chatoyant du monde, éclatant de couleurs, fait de toutes les misères humaines et du peu de la joie des fous.

 


12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 10:54



Casablanca - je suis la seule femme à traîner dans les cafés.



8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 10:41


Tisser c’est créer l’univers, élaborer le cosmos. Chaque tissage réinvente la genèse du monde. La navette coure, va et vient, toujours en mouvement comme la nécessité de la vie, la rotation du monde autour du soleil, le changement continuel, la loi de l’éternel retour.

 

 

Tisser c’est marier, assembler la diversité, passer dessus dessous, serrer ensemble les fils qui s’éparpillent, lier pour la vie.

 

 

Tisser c’est enfanter. Lorsque le tissu est terminé les fils sont coupés qui le retenait au cadre du métier, comme le cordon ombilical entre la mère et l’enfant.

 

 

Tisser c’est être humain. Entre le Ciel et la Terre, tendre l’espace pour qu’un jour l’homme lentement se dresse.

 


 

 

 


5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 14:07


Ce sera un voyage sans parole, il faisait si chaud au mois d'août au Maroc... même à l'ombre bleue des cèdres.






1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 11:09

 



 

La femme à poil est cousue de cheveux. La femme à poils est assise nue.

Je la presse, toute mouillée, sur le papier.

 


 

Sur les corps imprimés, les cheveux laissent les traces arachnéennes de petits poils roses et noirs. Comme des antennes dessinant la vibration du souffle sur la peau, l’électricité d’une main qui s’approche. Des herbes folles et fines, organes vibratiles, affolées par le toucher.

 


 

Pour voir ce que l’on ne voit jamais : des femmes douces et poilues.

Petite boule hirsute toute chaude, mignonne bête velue à museau rose.

Tous ces petits poils leur font une fourrure de chatte pour être caressées.


 


 

 

Poil au nez.

 


 

 

28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 14:18

 

 

 

Il y a quatre ans, Santa Maria possédait deux hôtel club, aux occupants convenablement étiquetés - les bleus et les jaunes - pour qu’on ne mélange pas les transats et les serviettes, et Sal Rei était entourée de plages désertes.




 

Deux plus tard, Santa Maria a doublé de volume, les hôtels club se sont multipliés, et le soir, les rues sont pleines d’un monde fou de toutes les couleurs.

 

 

 



Quant à Boavista, un complexe de la dimension d’une ville est en train de sortir de terre, couvrant la plage d’immeubles de béton. C’est sidérant de voir surgir ces grands bâtiments là où il n’y avait rien auparavant, que la mer et le sable et le ciel. A croire qu’on a rêvé. Ou qu’on est déjà mort.




 

Les hôtels seront à quinze minutes en taxi de l’aéroport, à 2 minutes à pied de la mer. Une situation idéale, qu’ils disent.


 


 


 

 

24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 12:44


Les êtres s’attachent l’un à l’autre.

Ils ont entre eux des fils de chair invisibles auxquels ils se suspendent. Comme des équilibristes ils se tiennent au dessus du vide emmêlés dans leurs liens.

Ils s’accrochent, se ficellent, s’emprisonnent, on ne sait plus.

 

Les êtres coulent l’un dans l’autre.

Ils s’abreuvent à l’autre comme à une fontaine.

Entre eux de longs filets de bave s’étirent. Ils n’ont plus qu’une seule bouche, un même ventre.

Leurs liquides se mélangent dans la cuisine des corps, dans la lessive des familles. Ils se versent, se déversent, se renversent. Ils prennent l’autre pour un vase, parfois pour un égout.

Ils s’aspirent, se boivent et s’enivrent.

Ils se goûtent, se mâchent, se digèrent.

Un jour, ils se vomissent.

 

Les êtres s’élastiquent l’un à l’autre.

Ils se croient libres mais tout les ramène à deux. Plus ils s’éloignent et plus ils reviennent vite, ramenés à toute vitesse par la tension de l’élastique.

Pour se défaire, il leur faut du soleil et du temps. Attendre que l’élastique soit cuit et qu’il tombe de lui même.

 


 

 


21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 12:40




 

 

Au Cap vert, on marchande. C’est toujours Guillaume qui discute. J’assiste à un vrai spectacle qui se termine par une bonne partie de rigolade pour tout le monde, y compris pour le vendeur et les clients présents dans le magasin.

Quel est ton prix ? Comment ? non non c’est beaucoup trop cher ! écoute moi je te propose un bon prix -  si si c’est un bon prix tu le sais bien – oui oui je vois la qualité, c'est un bel article et c’est pour cela que je te donne un bon prix –je suis un client gentil, très gentil, tu peux me faire un bon prix - écoute moi...

Il parle, il parle, personne ne peut en placer une, les vendeurs pourtant bavards et aguerris, sont débordés. En désespoir de cause, ils se tournent vers moi qui ne dit rien et s’exclament : Mais qu’est-ce qu’il parle ton "mari" ! Il est toujours comme ça ??? OULALA ! et bien bon courage ! C’est vrai qu’il vaut mieux un qui parle avec une qui ne parle pas… D’accord d’accord pour le prix, mais qui va me dédommager de tout ce BAVARDEMENT, hein ?!!


 

 


 


 


 

 

17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 12:38



J’ai vu s’ouvrir la nuit première et tout son bleu de perle vraie.

Saint-John Perse

Amers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 11:35





Sur l’île de Sal, les salines de Pedra de Lume sont un lieu étrange, poudré de poussière de lune. Un champ d’étoiles tombées du ciel. Sur les bassins d’eau violine les fées laissent traîner leurs voiles. Une moire où scintillent des reflets incertains. Toute la beauté des couleurs inconnues se mélange à la mer. On voit flotter du sable d’or.


 

 

 

 


Sur cette terre aride où des hommes rustres ont travaillé dur, est étendue la robe irisée d’une jeune mariée, et leurs pieds nus et rugueux ont foulé la croûte craquante de ses dentelles salées. Enveloppé de lumière, le sel brille comme une pierre précieuse.


 


 


 



 


 

 

10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 13:03


 

Que chaque fleur attire son abeille.

Car les ténèbres obscurcissent le cœur des fleurs qui ne s’ouvrent pas.

 

 

 

 

 

 

 


8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 18:18



A Santa Maria sur l’île de Sal, il y a une place, une immense place déserte. On ne sait pas très bien si c’est un endroit pensé, car il a parfois une allure de terrain vague. Mais deux ans plus tard, et bien que Santa Maria se soit considérablement construite, ce vide en son cœur existe toujours.





Dans ce lieu de nulle part trône un container rouge. Il est posé là, gros comme un camion, parfaitement parallélépipédique, hermétiquement clos sur lui-même. Sa figure géométrique exprime quelque chose d’impératif et d’absolu. Il a à ses côtés massifs un fin poteau électrique.

 

Lentement le sel et le vent le décolorent. Mais il reste là, immuable et mystérieux comme le symbole secret du sens de la vie, une invitation à la méditation transcendantale, une initiation à une théorétique du monde. Personne n’envisage de le déplacer ni même de l’ouvrir, au point que la ville l’entoure à distance respectable et que les voitures tournent autour sans couper au plus court.




Car un jour à Santa Maria, Dieu est descendu sur terre sous la forme édifiante d’un container rouge.

 

 

 

 

3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 12:40



Classicisme de la Baigneuse


 

C’est un thème récurent de l’histoire de l’art. Que ce soit pour des raisons bibliques avec Suzanne et ses vieillards, des arguments mythologiques avec Diane et ses suivantes, ou des prétextes profanes, la plupart des peintre a trempé la femme dans l’eau pour en examiner toutes les conséquences.

 

 

Ca fait des jolies choses transparentes sur de la chair nacrée plus ou moins ferme selon l’époque, et ça permet de voir ce qu’on ne pouvait pas voir dans ces années là. Un enseignement salutaire en quelque sorte.

 

 

De nos jours la baigneuse est plutôt une bronzeuse. Sa chair est dorée et elle s’évertue à ce qu’elle reste ferme. Elle porte des maillots de bain de toutes formes et de toutes couleurs, prouvant par là que la créativité la plus grande peut s’exercer sur quelques centimètres carrés sans qu’il soit nécessaire de peindre une toile de 2 mètres de large.

 

 

Mais la baigneuse se fout de ces considérations et veut la paix pour mener à bien son projet. Son œuvre à elle, c’est de réussir une belle teinture chocolat sans bavure ni dégradé. C’est difficile, moi je n’y arrive pas.

 

 

La baigneuse fait du body art et souvent l’ignore.

 








31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 12:21


A Sal Rei on peut légitimement se demander où sont les gens. Et principalement les femmes et les jeunes filles. On peut s’interroger sur la lenteur et le manque d’enthousiasme de la vie de cette ville. Que font les gens ?




A Sal Rei, on n’a pas vu de cinéma, de théâtre, de salle de jeux, ni même de cafés. En revanche, tous les restaurants ont une télévision allumée.




Et puis un soir par hasard, on passe devant une église ouverte : ils sont tous là à chanter à pleine voix, à jouer de la guitare électrique, à taper sur les tambours, et à danser. C’est ici que brille la lumière dans la nuit. Les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, tous ont l’air heureux de se retrouver dans cette église. Voilà l’endroit qui bouge, à Sal Rei.

 


27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 12:00


Quand j’étais petite, mon père me disait toujours « Puce, écoute la trompette ».

 




Elle chante pour endormir les morts. Pour qu’ils se reposent, étendus au creux de la terre, et ne se relèvent plus en cherchant la lumière.



Car elle sait la force et la douceur qu’il faut pour parler aux fantômes.

Quand je serai morte, jouez moi la sonnerie aux morts. Sinon je reviendrai.

 

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La trompette a l’éclat d’un soleil d’or, et sa gorge est ronde et profonde comme un soleil noir.

 


Elle lance son cri clair dans les airs qui éclate en étoile.

Elle rit, elle clame, elle appelle !

 



Elle est la bouche et l’oeil sombre du musicien. Elle est la trompe de l’éléphant qui souffle sa colère.

On a toujours l’impression que cette gueularde va se mettre à vociférer. Mais quand Chet Baker la prend, elle pleure comme un violon.





C’est une petite péteuse qui tend son long cou pour qu’on l’entende. Une effrontée qui montre tout son ventre ouvert. Elle étale fièrement les circonvolutions dorées de son intestin grêle.

 

Elle tempête, elle rouspète, elle chante à tue-tête !

sonnette ! sornette ! soufflette ! sucette !

chouette ! mouette ! pouêt !

 
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Mais parfois le musicien baisse la tête comme un grand échassier ;

autour de l’instrument il se replie pour l’embrasser,

et la trompette au chaud de son corps, se met à murmurer.

 







24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 09:56



Au nord de l’île de Boavista, se trouve une plage dont j’ai oublié le nom. S’y est échoué il y a longtemps un énorme navire qu’on a laissé là, puisqu’il n’y avait personne il ne gênait personne. Monumental et squelettique, il se penche doucement sur l’eau claire. Le sel et le vent l’ajourent de précieuses dentelles et comme les vieux illuminés il laisse passer la lumière. La rouille lui donne l’éclat de l’or rouge. Sa carcasse abrite tous les poissons et les oiseaux du coin.




Sur cette plage, les courants forts rejettent parfois des bateaux, souvent des déchets. Le sable est couvert d’objets en plastique parfaitement nettoyés par la mer, qu’elle dépose là et pas ailleurs, pour qu’ils soient tous rangés au même endroit. Cela donne à ce lieu un air chaotique et lumineux. On marche dans la clarté du ciel, de la mer et du sable, que le plastique opalescent reflète en mille éclats bleutés, vers la masse sombre de l’épave, comme vers un grand animal blessé.



20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 17:55




Les vagues dans la mer,

le vague de la mer,




les larmes dans la mer,

le vague de l’amer,

 



l’âme de la mer est dans ses lames

 



vogue sur les vagues amères,

vague amertume de l’écume,

valse des vagues sur la mer,

 



vaguement au loin une voile.

 



17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 10:54




 

La praia Santa Monica est une plage bombée, coincée entre la campagne et la mer. On y arrive après avoir traversé des bouquets de petits arbres comme il y en a rarement à Boavista. Bien que le village soit proche, la plage est déserte. Il y a juste quelques chèvres craintives qui nous regardent de loin.

 


On se couche sur le sable, on a du ciel plein les yeux. On se baigne nus dans la mer. On est seul et heureux.

Parfois un 4/4 arrive en trombe, déverse un tas de gens qui courent vers la mer, prennent une photo, repartent. Et tout reprend tranquillement sa place.





Sur le sable on trouve de tout petits coquillages percés comme des lèvres ouvertes, et des formes étranges, fossilisées, blanches et dentelées, aux tentacules délicats. Héliophora, Ophiure, Scutelle, elles portent des noms de femmes aux longs cheveux et aux doigts fins. Avec précaution j’en ai rapportées, mais elles tombent en poussière.



13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 16:05

 

 

 

Toute ma soif de mer,

ma mère,

salée et trop amère.

Heureusement,

le vent.

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10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 10:16


Battre le temps

Comme le fer rouge

Sans perdre le rythme

Sans laisser refroidir

Muscle les bras

Et sonne la tête

 

1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1

 



Ainsi le batteur est comme un forgeron délicat qui monte les blancs en neige, une horloge qui bat et abat violemment les murs, un désespéré qui se noie, agitant les bras pour marquer la mesure dans la mer des temps.

 

1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1 2 3 4 / 1

 

6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 17:52



Quand Guillaume arrive dans un village avec sa guitare, il y a un autre musicien pour jouer avec lui. Ils ne parlent pas la même langue mais ils comprennent la musique. Ils chantent la saudade devant l’unique café du village, l’autochtone en portugais et Guillaume en yaourt,  et tout le monde vient les écouter.



Pendant qu’ils sont tous agglomérés autour des musiciens, moi je sors mon carnet et je les dessine. Je me cache un peu parce que je déforme la figure des gens, je fais comme j’en ai envie, et parfois ils n’aiment pas le résultat.
Mais il y en a un brusquement qui se retourne, m’aperçoit et se penche sur moi, ayayaïe, appelle son cousin, lui montre du doigt son portrait. Il ne se trompe pas, c’est bien lui que j’ai dessiné. Et puis il en découvre d’autres en attrapant mon carnet. Ils rient tous du plaisir de se voir.


 


 



4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 09:45


Et c’est un songe en mer comme il n’en fut jamais songé, et c’est la Mer en nous qui le songera (…).

Saint-John Perse

Amers

 


 

 

Quand la mer se retire, elle laisse dans la trace irisée de sa robe, un espace incertain et éphémère où l'eau, le sable et le ciel se mêlent. Sous ces reflets d'argent, l'immatériel affleure à la surface du monde et dans cette caresse, pendant un instant, ce n'est plus la mer et pas encore la plage. On marche sur la couleur du ciel. La lumière se couche sur le sable. C'est fragile et doux comme la peau nue. 

 

 



Dans la beauté transparente de ce lieu indécis, Vénus née de la mer, posa son pied sur la terre des hommes.

 

 (c'est dire de l'amour)

 

30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 09:40



Dès le jour de notre arrivée à Sal Rei, on a trouvé ce petit bar blanc et bleu tenu par un italien. Il vient d’épouser une capverdienne, les capverdiennes confie-t-il, rieur, "tu n'as pas le choix, il faut les épouser sinon tu n’obtiens rien". Il parle français, il est sympathique et accueillant. Chez lui il fait frais et on mange des choses simples. Sa capverdienne ne dit pas grand-chose mais il parle pour deux. Il est aussi frêle qu’elle est robuste. Ils attendent un enfant et ce sera une petite fille. Est-ce qu’il aime vivre à Boavista ? il dit qu’ici il a pu ouvrir son affaire ce qui était impensable en Italie.

 


Sur les murs de son bar, il a accroché des carapaces de tortues marines que je m’amuse à peindre. J’aimerais tant les voir nager dans la mer.

 

Allez de ma part au bar Terra Sabe à Sal Rei.

 

Deux ans plus tard quand je reviendrai et que je sortirai mes peintures, alors il me reconnaîtra en me disant que je suis celle qui a peint les carapaces des tortues.



28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 16:44


Quand on a un guitariste à ses côtés, on entend passer l’humeur des jours.


 

Lorsqu'il y a du bonheur, la musique arrondit l’espace. Elle vous pose dans une bulle et souffle pour qu’elle s’envole. On est bercé dans une grande harmonie.

 


S’il faut apprendre la chanson, la guitare répète et répète inlassablement la même phrase, et pendant des jours et des jours, cette petite phrase vous traîne dans la tête...


 

Les soirs d’été, elle fait la folle et joue n’importe quoi ; elle danse et chante et lance de la joie à pleines cordes.


 

Et parfois elle est triste sans bien savoir pourquoi. C’est à cause de la pluie et du gris des pigeons.


 

Certains matins nerveux, on est réveillé par le vrombissement de la guitare électrique ; elle tourne comme une guêpe dangereuse.



Elle vrille l’air et lance des éclairs. Aucun repos n’est plus possible malgré le sommeil.

 

Et puis il y a de longues périodes de silence, lourdes de paresse ou d’angoisse. La guitare se tait. Elle attend toute droite sur son support que vibre le désir pour que la vie reprenne.

 

 



19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 22:15



A Sal Rei sur l’île de Boavista, on attend. Sous le soleil écrasant, dans le silence et le vide des rues, on attend. Même l’activité du petit marché se cache sous le feuillage des rares arbres. Les hommes et les chiens sont assis sur le quai à l’ombre du auvent. Ils se taisent. Ils attendent.



On attend la pluie qui n’est jamais venue. On attend le bateau qui n’est guère plus visible. On attend comme si on avait été oubliés.

 

A Sal Rei, on attend si longtemps.


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