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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 00:00

 

 

-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : dimanche 15 août 2004 12:24

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (11)

 

 

 

changement de gîte

échange d'une île aux crapauds contre une maison

aux volets bleus dans un petit village perdu

 

et dans la glycine entre les fleurs,

une chatte me regarde avec attention

les chattes de Campagnac-les-alouettes sont tendres,

frôleuses et caressantes

 

périgord22 redimensionner

 

A Campagnac-la-campagne, rien ne passe, rien à faire

aucun message

aucune onde

je suis à Campagnac-du-bout-du-monde

 

et pourtant

 

l'étrange horreur de la déco précédente s'est réincarnée

dans les voisins qui louent le gîte d'à côté

Comme l'humanité peut me sidérer

me poursuivre

jusqu'ICI : à Campagnac-les-gens-qui-sont-nés-quelque-part

 

 

Je ne suis pas humaine

Je viens d'ailleurs,

du fond de l'univers

 

GoldorAC

 

 

 

 

8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 00:00

 

 

-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : vendredi 13 août 2004 21:39

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (10)

 

 

 

rien ne change entre la pluie et le soleil

 

Les champignons envahissent la pelouse

et les crapauds la prennent pour une mare

 

périgord21 redimensionner

 

Je vous envoie un vieil arbre des forêts,

de ceux qui ont le sens de l'art dans l'élégance

des lignes de leurs branches

et l'équilibre graphique de leur ramure.

 

séchez bien

AC

 

 

 

 

1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 00:00

 

-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : jeudi 12 août 2004 21:38

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (9)

 

 

 

il pleut souvent

souvent souvent

 

j'aurais dû me méfier des dizaines de champs de maïs

sans trace d'arrosage artificiel

et aussi de tout ce vert partout toujours

 

périgord19 redimensionner

 

le matin, j'ouvre un oeil

et j'entends tomber la pluie

je me rendors, puis me réveille

j'entends la pluie qui se remet à tomber

je me lève

le soleil pointe un rayon

et je lance une machine à laver

je sors le linge pour l'étendre

la pluie retombe encore plus dru

 

Au jeu du soleil et de la pluie, parfois le soleil gagne

la partie. Soudain il fait dix degré de plus. Paf.

Je fonce me promener et je reviens de forêt boueuse

et trempée jusqu'à mi jambes.

 

périgord20 redimensionner

 

Dans les prés, les vaches méditent.

C'est pratique pour les dessiner

AC

 

 

 

 

28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 00:00




En Perse, en Afghanistan, au Pakistan, la première rencontre des fiancés se faisait dans l’eau pure du miroir.



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Il était accroché sur le mur du fond de la pièce. Les deux fiancés entraient par des portes opposées et sans se regarder directement, venaient plonger le regard dans le reflet du miroir, se découvrant ainsi. Ils se voyaient inversés, redressés, corrigés, visibles dans leur réalité essentielle, comme au Paradis.



02C4-12-20 07 02 redimensionner

 







128# Dans les plis du carnet : visages (1)
130# Dans les plis du carnet : visages (2)
144# Dans les plis du carnet : visages (3)
146# Dans les plis du carnet : visages (4)
156# Dans les plis du carnet : visages (5)
158# Dans les plis du carnet : visages (6)
160# Dans les plis du carnet : visages (7)
168# Dans les plis du carnet : visages (8)
170# Dans les plis du carnet : visages (9)




25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 00:00



-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : mercredi 11 août 2004 21:44

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (8)

 

 

 

c'est ma fête, enfin la deuxième moitié.

 

Il est une catégorie de gens que je ne rencontre qu'en vacances :

les guides. J’apprécie particulièrement le guide moyen

qui s'adresse au Français moyen,

en faisant passer son discours

par des plaisanteries sous la ceinture.

 

Aujourd'hui, j'ai la chance de vivre deux moments inoubliables

avec deux jeunes spécimens féminins. Ca vole un cran au-dessus.

 

La première présente Lascaux. Il faut dire que se lever à 7H00

un jour de vacances, faire trois quarts d'heure de queue

dans le froid du petit matin pour acheter un billet hors de prix,

attendre une heure et demie l'heure de la visite que l'on t'a

attribuée en fonction de la minute à laquelle tu as réussi

à atteindre le comptoir, pour passer 20 minutes dans une grotte

entre deux autres groupes, l'un devant que tu pousses,

l'autre derrière qui te pousse, ça me met de bonne humeur.

Elle mène rondement son truc, avec les plaisanteries idoines,

suscite les rires bêtes habituels, ne sort pas trop de sa leçon,

mais gère son groupe avec fermeté, vire le parent insupportable

qui promet depuis 10 minutes d'arriver à faire taire

les hurlements de son môme terrorisé, et brusquement dit :

pensez que les peintres de cette grotte pourraient aussi

avoir été des femmes. L'idée est courageuse et me réveille

- même si à mon avis il y a 17000 ans, le patriarcat avait déjà

placé ses pions - ; elle sombre dans les protestations convenues

des hommes et les rires consentants des femmes.

Je me rassure et repars dans mon monde, l'humanité n'a pas changé

 

mais ... les oies des Eyzies zigzaguent soigneusement

 

périgord18 redimensionner

 

La seconde officie dans les habitations troglodytes du Moyen Age,

et remonte au magdalénien pour commenter son site

Elle a l'âme d'une romancière. D'une moraliste aussi.

Du haut de ses vingt ans, elle conspue ce monde égoïste

et consumériste dans lequel nous vivons, loue la vie harmonieuse

des hommes préhistoriques si adaptés à leur environnement,

gambadant derrière les rennes pour les attraper (histoire

de manger quelque chose des fois), enterrant leurs morts

(ben dis donc, on dirait presque des humains), fabriquant de l'art

pour des raisons "bien plus élevées que la beauté ou l'esthétisme"…

Elle est adorable 

 

car les zoies des Zeyzies zigzaguent zoigneuzement

 

certains attendent que ça se passe, le nez au plafond

ou l'oeil éteint, d'autres écoutent avec attention

ces histoires merveilleuses.

 

etlézoiesdézeyzieszigzaguentzoigneuzement

 

Au Moyen Age on vivait chaleureusement à trois familles

dans 20 m² de rochers, avec les poules et les chèvres, les hommes

étaient solidaires, la nature respectée, l'amour universel

amen

 

soudain une poor lonesome oie quitte le troupeau

et part à l'aventure vers l'horizon, les plumes au vent

AC

 

 

 

21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 00:00
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 00:00



-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : mardi 10 août 2004 20:01

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (7)

 

 

 

quand les orages se calment,

je me balade sur les chemins

 

Le paysage est varié, des bois, des champs, des prés,

des vergers. Il y a quelques fermes perdues, mais tu n'es pas

accueillie par les aboiements d'un "chien-méchant" ;

on te dis toujours bonjour en t'offrant le sourire.

 

Seulement, c'est quand même toujours vert - vertvertvert

alors je peins en rouge, pour changer

 

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C'est calme, il n'y a personne. De toutes façons

quand une famille en randonnée se déplace, tu l'entends

à des kilomètres, tu as le temps de l'éviter.

 

Si tu restes immobile en silence, tu entends la musique

subtile des arbres, les oiseaux qui se moquent de toi,

le vol des papillons amoureux et le saut des sauterelles

dans les herbes, la course des lézards, le crissement

des grillons, l'eau qui coule, la chaleur crépitante

du soleil, la respiration embuée de la terre

 

Dans le ciel passent des dragons que je suis seule à voir

je vous les montrerai

AC

 

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PS : ce soir, assise dans la cuisine, j'écris tranquillement.

Dans l'épaisseur de la planche à découper,

un ver a élu domicile. Dans le silence de la pièce,

je l'entends consciencieusement progresser dans le bois

en faisant scrontch scrontch. Quand il est trop bruyant,

je cogne du doigt sur la planche et, respectueux,

il se tait. Tous les deux, on cohabite avec bonheur.

 

 

 

 

14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 00:00




09C4-18-21 05 09 redimensionner

 

Sur les visages, l’âge de la vie

 


09C4-15-30 05 09 redimensionner

 

Les plis de visage écrits

 


09C4-17-21 05 09 redimensionner

 

Imagine le plissage du temps

 


09C4-21-17 06 09 redimensionner

 

Sage image du visage

 


09C4-29-10 06 09 redimensionner

 

la magie des rides est noire

 


09C4-30-10 06 09 redimensionner

 

vieux visages des sages

 

visagefil2






128# Dans les plis du carnet : visages (1)
130# Dans les plis du carnet : visages (2)
144# Dans les plis du carnet : visages (3)
146# Dans les plis du carnet : visages (4)
156# Dans les plis du carnet : visages (5)
158# Dans les plis du carnet : visages (6)
160# Dans les plis du carnet : visages (7)




11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 00:00



-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : lundi 9 août 2004 22:37

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (6)

 

 

 

l'eau ne manque pas.

Elle n'arrête pas de tomber du ciel en ce moment

et elle coule aussi dans les rivières

Il y a donc des moulins qui sont devenus des moulins à papier

à partir du XVIème siècle

 

Bien sûr, je suis allée voir.

 

périgord15 redimensionner

 

Les moulins sont romantiques ; dans l'eau poussent de longues

herbes ; on s'attend à voir passer Ophélie dans ses voiles

C'est là que naissent les belles feuilles de papier,

dont on caresse la peau sans oser les marquer.

J'aime plonger les mains dans la cuve pour toucher la douceur

de la pâte à papier, fibreuse et légère, duveteuse, aérienne,

comme une neige tendre. 

Certains décorent les feuilles de pétales de fleurs.

Dans un petit carton plein de pétales de bleuets, j'ai vu tant de

bleu, alors je l'ai pris à pleine main, quel luxe, je l'ai fait

couler entre mes doigts, une matière aussi fragile et intense,

odorante fascinante étoilée soyeuse vivante forte

et si près de mourir, si belle si belle si belle

Moi j'étais seule perdue dans l'immensité de ce petit carton

de pétales de bleuets. Je suis revenue sur terre

et l'ouvrier qui préparait les feuilles me regardait drôlement.

Oui c'est bien possible que je sois folle

 

Que le bleu soit sur vous

AC

 

 

 

 

7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 00:00




 

 

Il n’est pas bon que l’homme demeure seul. Il n’y a que Dieu capable d’habiter les solitudes éternelles.

Est-ce bon que Dieu reste seul ? En tous cas, il vaut mieux être deux face à Dieu.

 


09C6-29-29 09 09 redimensionner

 

L’homme n’était que Nature.

 

Eve créée, alors Adam devint humain.

Par Eve apparaît le besoin, le plaisir et l’ombre inconnue de la nuit qui inquiète l’apparence des choses. En elle s’ouvre la profondeur comme un chemin de retour.

 

 

Adam n’est plus semblable dans son unicité au thaumaturge.

 


09C6-30-29 09 09 redimensionner

 

La création d’Eve est la création des sexes, l’apparition de la coupure, de la séparation. Jusqu’à atteindre un jour la solitude essentielle de l’individu qui le laisse sans dieu et sans compagnon.

 

Cependant dit la Bible, en redevenant une seule et même chair, l’homme et la femme, (même s’ils ne se comprennent pas), retrouvent le chemin du paradis et entrevoient une parcelle d’éternité.

 

Faites l’amour, Dieu vous le rendra.

 

 

Adam n’a rien vu de la naissance d’Eve mais la reconnaît immédiatement comme son attache. Pour Eve, il aurait quitté la mère qu’il n’a jamais eue. Pour Eve, il sent déjà qu’il lâchera son père.

 


09C6-26-19 09 09 redimensionner

 

 

Eve ne sera nommée qu’après la Chute, quand elle sera devenue entièrement femme.

EVE aux lettres symétriques, portant déjà en son nom toute la science des miroirs.

 

 

 

 








162# Dans les plis du carnet : la création d'Eve (1)
164# Dans les plis du carnet : la création d'Eve (2)



4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 00:00


-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : lundi 9 août 2004 10:42

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (5)

 

 

 

c'est dimanche.

 

périgord12 redimensionner

 

Au restaurant-bar, je fouille dans la carte pour trouver
un plat simple et rapide. Le garçon trouve qu'une omelette
c'est un peu léger pour un dimanche et que c'était
vraiment pas la peine de chercher aussi longtemps pour ça.

La musique d'ascenseur du restaurant ne peut que conduire

au suicide

Mais l'omelette était bonne et j'ai choisi de vivre

pour vous revoir un jour

 

périgord13 redimensionner

 

Le long de la vallée de la Dordogne, il y a de mignons villages,

de beaux châteaux, et la Dordogne, pleine de canoës, de gabares,

de pêcheurs, de poissons donc, et de baigneurs.

 

périgord14 redimensionner

 

Les jardins suspendus de Marqueyssac ont une âme.

C'est un grand parc perché comme une forteresse,

où poussent de vieux chênes et des buis très anciens.

L'air est parfumé ; ça sent le temps lentement écoulé.

De terre sortent des visages de pierre,

et des biquettes viennent le soir se promener en troupeau.

 

 

Au fond du jardin, dans les arbres, près des chèvres,

il y a une balançoire "pour les enfants de 5 ans et plus".

Se balancer, s'élancer dans l'air, le plus haut possible,

longtemps voler, dans le vertige voler, s'envelopper de vent,

voir le sommet des arbres se rapprocher et toucher les feuilles

de la pointe du pied, ne plus jamais redescendre sur terre,

encore, encore, voler loin, toujours voler

 

volez bien

AC

31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 00:00



 

 

09C6-20-19 09 09 redimensionner

 

Eve est née d’un rêve.

Le premier sommeil de l’être, la première nuit du monde.

Eve est sortie des ténèbres.

Le premier manque de l’homme.

Cette femme incarne le désir originel. L’apaisement d’un besoin immanent.

Eve n’est qu’un rêve.

 

Car il faut à toute création, non seulement une matière et une action, mais avant tout un songe, un désir, une souffrance.

 

Toute œuvre est une création d’Eve.

 

 


09C6-22-19 09 09 redimensionner

 

La chair d’Eve est pétrie à la fois de réalité et d’imaginaire. C’est pourquoi sa peau est si douce. Eve qui ne sait pas qu’elle est nue, montre le rose de ses roses et le blanc de son ventre.

 

Eve éjaculée d’Adam inconscient en extase,

Adam accouché de son désir en Eve,

l’unique mâle qui enfantera de toute l’humanité.

 

Adam ne connut pas les bras maternels et rêva d’un ventre où se blottir.

 


09C6-25-19 09 09 redimensionner

 

 

Adam et Eve sont les seuls humains sans nombril.

 

 

 

 

 162# Dans les plis du carnet : la création d'Eve (1) 

28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 00:00




-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : samedi 7 août 2004 20:59

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (4)

 

 

 

je prends des coups de soleil sur les épaules.

Ca fait mal. Ca m'apprendra à faire la dinde dans un dos-nu

pour allumer les garçons, comme dirait Pounette

Non... je crois que ça ne m'apprendra rien

 


périgordA03 redimensionner

 

Pour ne pas rompre le rythme, un nouvel élément de déco.

Quand je l'ai découvert, caché dans un coin, il m'a fait peur.

Mais avec l'expérience, on s'aperçoit qu'il ne mord pas,

il a même l'air un peu penaud d'un chien-boudin-à-pattes

qu'on aurait affublé d'une jupe de petite fille.

 


périgord11 redimensionner

 

Pour limiter le soleil, balade en forêt. C'est reposant et frais.

Il faut faire attention à ne pas écraser les bébés chêne

et châtaignier qui se dressent de toutes les trois feuilles,

pour VIVRE

Il n'y a personne, à part des lézards timides, des coléoptères

bien astiqués, et quelques oiseaux qui ne font pas la sieste.

 

Et puis il y a des mouches. Par dizaines.

Rien que pour pourrir la vie.

Ces bestioles que l'on hait

mais qui veulent quand même absolument vous embrasser.

Comment leur dire ?

 

embrassez bien

AC

 

 

 

24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 00:00



 

09C6-10-27 08 09 redimensionner

 

Le Seigneur Dieu forma donc l’homme du limon de la terre ; il répandit sur son visage un souffle de vie, et l’homme devint vivant et animé.

(…) Le Seigneur Dieu prit donc l’homme, et le mit dans le paradis de délices, afin qu’il le cultivât, et qu’il le gardât.

(…) Le Seigneur Dieu dit aussi : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; faisons-lui un compagnon semblable à lui.

Le Seigneur Dieu ayant donc formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin qu’il vît comment il les appellerait. Et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable.

Adam appela donc tous les animaux d’un nom qui leur était propre, tant les oiseaux du ciel que les bêtes de la terre. Mais il ne trouvait point de compagnon qui lui fût semblable.

Le Seigneur Dieu envoya donc à Adam un profond sommeil ; et lorsqu’il était endormi, il tira une de ses côtes, et mit de la chair à la place.

Et le Seigneur Dieu, de la côte qu’il avait tirée d’Adam, forma la femme, et l’amena à Adam.

Alors Adam dit : Voilà maintenant l’os de mes os, et la chair de ma chair. Celle-ci s’appellera d’un nom qui marque l’homme parce qu’elle a été prise de l’homme.

C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair.

Adam et sa femme étaient alors tous deux nus, et ils n’en rougissaient point.

Genèse II 7, 15, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25

Et Adam donna à sa femme le nom d’Eve, parce qu’elle était la mère de tous les vivants.

Genèse III 20

 

 


09C6-16-19 09 09 redimensionner

 

Dans cette version de la Genèse, Dieu ne crée pas le masculin et le féminin de la même manière. L’homme est un pot de terre, une cruche façonnée par les mains du potier. La matière dont est tirée la femme est déjà humanisée.

 

C’est un os, une côte de l’homme.

Un truc rigide, long, pas un peu de chair molle.

 

Un os, pour retirer à Adam un peu de dureté et la remplacer par un peu de douceur ;

Un os, comme une architecture, une force, un morceau d’éternité ;

Une côte, comme une moitié, une respiration de la conscience, un soupir du cœur,

comme une arête.

 


09C6-18-19 09 09 redimensionner

 

Apparemment, Dieu ne pensait pas fabriquer un sexe faible.

 

 

 

Ainsi, à l’origine, Adam avait treize côtes, quelle idée, et la création d’Eve lui permit d’atteindre la symétrie, de devenir proportionné, équilibré, stable, pondéré, raisonnable, adulte en somme.

 

 


09C6-19-19 09 09 redimensionner

 

Dieu prit un os courbe, pour être sûr de réussir la chute des reins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie : la création d’Eve, Jean-Louis SCHEFER, Henri-Dominique SAFFREY, Jean-Claude LEBENSZTEJN – Editions Desclée de Brouwer, collection Triptyque.

 

 

 

 

21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 00:00



-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : samedi 7 août 2004 10:41

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (3)

 

 

 

il y a un festival de mime à Périgueux.

 

Périgueux, c'est très mignon, avec des ruines romaines

en ruine et une ville médiévale très bien restaurée.

C'est une ville riche et prospère, avec de beaux magasins

et certainement une population bien habillée.

 

périgord05 redimensionner

 

Mais les jours du festival Mimos, on y croise

toutes sortes de saltimbanques aux cheveux longs

et aux yeux clairs. C'est nettement plus attirant

 

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On rencontre un torero qui excite un solex sans moteur

et sans roue avant, un fou qui cherche à dompter une table

en plastique,... mais le mime côté clown me séduit rarement.

 

périgord07 redimensionner

 

En revanche, "la jambe de Rimbaud" si grande et encombrante

comme un coeur de poète, c'était touchant.

Ce beau garçon qui se débat, crucifié par sa différence

A côté de moi, un jeune couple dont la fille est enceinte,

discute courses à faire, poids à perdre,

et tuyauterie de baignoire

Sur la scène, Rimbaud s'effondre et meurt

Poil au coeur

 

périgord08 redimensionner

 

Une autre fois, ce sont des mains dont les doigts habillés

racontent une histoire d'amour sur fond de charleston.

Dans les arbres, des chrysalides se penchent,

certaines éclosent ou se balancent,

et jouent les suites de Bach pour violoncelles

- celles qui font partie des choses déchirantes

 

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Des cèdres descendent des hommes, lentement et avec grâce ;

un corps souple et fin fait naître des souvenirs :

comme ce garçon ressemble à Grégory, que je dessine parfois

à l'atelier, je me dis vaguement, le nez en l'air,

la tête dans la lune, flottant dans mes correspondances

secrètes, plantée là sans réagir

Et Gregory danse, court se changer entre deux scènes,

et m'éveille en passant, touchant de sa main mon bras,

comment tu vas ?, oh salut toi

Si ma chance passe un jour, je ne vais pas la rater,

ça c'est sûr.

 

périgord10 redimensionner

 

rêvez bien (mais pas trop)

AC

 

 

 

 

 

17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 00:00
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 00:00


-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : jeudi 5 août 2004 21:57

À : SEb; Isa

Objet : dans le Périgord (2)

 

 

 

il fait beau !

 

Tout d'abord le deuxième spécimen de la déco.

J'en ai trouvé aussi un troisième saisissant.

Mais pas tout en même temps, ça peut faire mal.

 

périgordA02 redimensionner

 

Je suis allée rendre visite au fantôme de Montaigne,

dans sa belle tour de château fortifié.

A lui et à son copain,

"parce que c'était lui, parce que c'était moi".

L'amitié, l'amour, l'autre trouvé et puis perdu,

la longue vie ensuite à se souvenir,

à écrire pour oublier la solitude. L'art pour survivre.


[Bon. C'était aussi un misogyne. Dans le 5ème arrondissment de Paris, le pied de la statue de Montaigne assis, est régulièrement astiqué par des filles à tel point qu'il en devient doré ; je ne sais pas quelle est la promesse de ce geste, mais Montaigne goguenard, n'a pas l'air d'avoir changé d'opinion sur les femmes - NDA en 2010]


périgord03 redimensionner

 

C'est joli, chez Montaigne, tranquille,

avec un beau parc, des cèdres et des ânes curieux,

des mouches plein les yeux, qui viennent voir

ce qu'on peut bien faire penchée sur un bout de papier.

 

périgord04 redimensionner

 

Contente des châteaux, j'ai essayé celui de Monbazillac.

C'est un vin que j'aime. Le château aussi.

Il a de belles tomettes rouges bien huilées,

des parquets de larges lames de bois qui chantent,

des murs épais de grosses pierres.

Il est lourd et solide, compact et ancré dans les vignes

qui l'entourent.

Le paysage s'étend loin. L'air du soir est doré.

 

soyez heureux/se

AC

 

 

 

10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 00:00



Qui son visage farde à son cul pense

Proverbe indien

 



03C2-25-01 05 03 redimensionner

 

Tête de lit, tête de linotte ;

Tête à tête puis tête-à-queue ;

Perdre la tête tête-bêche ;

 


03C2-29-01 05 03 redimensionner

 

Tête de mort

 


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128# Dans les plis du carnet : visages (1)
130# Dans les plis du carnet : visages (2)
144# Dans les plis du carnet : visages (3)
146# Dans les plis du carnet : visages (4)
156# Dans les plis du carnet : visages (5)





7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 00:00


-----Message d'origine-----

De : AC

Envoyé : mercredi 4 août 2004 22:14

À : SEb; Isa

Objet : Dans le Périgord

 

 

 

il pleut.

 

Les gîtes ont une odeur de passé,

il y traîne des fantômes de grand-mère

La déco rassure : je vous livre l'un des 2 plus beaux

spécimens (le second au prochain numéro)

 

périgordA01 redimensionner

 

Dans les prés, on voit un mouton tout noir

au milieu des moutons blancs

ou bien, brusquement, un chevreuil trop gourmand

Il surveille l'horizon d'un air méfiant,

et bondit avec une grâce légère vers la forêt

Près du gîte, il y a des chèvres et un vieil âne fatigué

qui rêve de sa vie passée, couché dans l'herbe

 

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Bergerac, c'est joli même sous la pluie.

Il y a des vrais touristes, des vrais bab, des maisons

anciennes à colombages, une statue de Cyrano pas belle,

les mêmes inévitables magasins de fringues que partout

ailleurs, des galets dans les trottoirs qui massent

les pieds, des petites rues mignonnes, des acacias

parfumés sur les places et surtout, tout le long

de certaines rues, des arbres aux fleurs rose fuchsia,

qui saupoudrent les caniveaux de milliers

de pétales colorés

C'est beau et intense comme un pigment renversé

 

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je pense à vous

travaillez bien et aimez bien

:-)

AC

 

 

 

3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 00:00


La peau du visage est celle qui reste la plus nue, la plus dénuée. La plus nue, bien que d'une nudité décente. La plus dénuée aussi : il y a dans le visage une pauvreté essentielle ; la preuve est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des poses, une contenance.

Emmanuel Levinas, Ethique et infini, Fayard, 1982, p.90

 


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Cette peau nue des visages,

offerte, impudique,

 


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la pornographie des visages,

les lèvres ouvertes, le nez dressé,

tous les sens naissent au visage.

 


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pourquoi ne détournez-vous pas le regard

vous qui craignez de baisser les yeux sur le corps nu

 


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car tout est déjà inscrit sur le visage,

tout est cru.

 


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128# Dans les plis du carnet : visages (1)
130# Dans les plis du carnet : visages (2)
144# Dans les plis du carnet : visages (3)
146# Dans les plis du carnet : visages (4)


30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 00:00



En 2004, je passe quinze jours dans le Périgord.

J’ai laissé derrière moi deux amis, Isa et Seb.

 

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Pour les garder à mes côtés, tous les soirs je leur écris.

Ainsi commence « le feuilleton du Périgord ».





(la suite dans une semaine...)


















26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 00:00



Le bassin



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Comme un bol sans fond,

Le bassin laisse passer le temps,

laisse couler les eaux

laisse entrer et sortir :

une porte



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un passage interdit vers le paradis.



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Entre l’intérieur et l’extérieur, le bassin ouvert

comme une bouche sans voix



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Dans le bassin, se baigner,



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Entre ses ailes, se lover.



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Un jour parce que le bassin a basculé s’est dressé l’homme.

Si fort qu’il porte l’humain de l’homme,

le bassin : un socle une terre un piédestal.


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Une coupe à pieds qui marche sur la table.



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L’homme est un panier percé.



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150# Dans les plis du carnet : ode à l'os (1)
152# Dans les plis du carnet : ode à l'os (2)
23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 00:00



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Volubilis, on dirait un nom d'oiseau ou de fleur tropicale,
Volubilis, c'est une ville romaine
devenue sous le soleil, le territoire des chats.





















19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 00:00



La cage thoracique




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La courbe en répétition parallèle

autour du cœur,

autour du battement du temps.

 



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Circonvolutions elliptiques du mou,

arc de protection de l’étincelle de vie,

pour maintenir le feu sacré

des tendres poumons.

 



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Comme les doigts d’un dieu autour du torse de l’homme

qui tiennent retiennent ou qui broient.

 

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Enfermement des craintes

dans la prison-thorax,

et gonflement d’orgueil tendu.

Je suis le grand gorille

à la large poitrine.

 

 

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La cage thoracique

comme un tambour pour annoncer l’orage,

comme un moucharabieh pour entrevoir le monde,

comme une cuillère à spaghetti pour dire n’importe quoi,

comme une cachette pour garder ses angoisses

au chaud.


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Ouvrez donc la cage aux oiseaux ; 

laissez s’envoler les peurs 

ailleurs.


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Les 7 dernières pages sont des dessins réalisés à partir des sculptures-membranes de Tïa Calli Borlase.



150# Dans les plis du carnet : ode à l'os (1)

 



16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 00:00




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Tanger,

Au détour des rues, les images sont des souvenirs.

Pour la première fois venir comme un retour.

Ici j’ai vécu : c’est écrit dans une mémoire enfuie.

 

Il y a plus de lieux en moi que je n’en ai conscience,

je les ai tant aimés que je vis toujours le présent en exil.

 

A qui ai-je volé ce passé lumineux pour me réchauffer ?








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