J’appelle la matière comme un acte de RESISTANCE
au propre et au net : la matière salit les mains,
au superficiel : la matière se pénètre parce qu’elle a une profondeur,
au totalement explicable : la matière n’est pas maîtrisable,
au totalement prévisible : la matière se fait de hasards,
au numérique : la matière n’est pas simplifiable.
La matière n’est jamais dans la facilité.
La matière est elle-même résistance.
Elle ulcère l’être humain, elle épuise sa PATIENCE.
Il ne comprend pas comme elle l’enrichit.
Aristote et Platon n’apprécient PAS la matière.
La religion catholique non plus.
La matière pervertit la PURETE de l’idée.
Elle enlève à l’homme la totale maîtrise des processus.
Elle l’écarte de son ambition spirituelle et de son aspiration à l’abstraction.
C’est ce qu’il croit, ce qu’il craint.
Mais s’il lui fait confiance, elle le conduit
par des chemins de traverse inattendus à la sagesse.
La matière suit la tangente, jamais la ligne droite.
Elle est l’Abstraction même.
La matière DONNE le plaisir.
dimensions : 42 * 33,5 cm
techniques mixtes sur papier
293# Dans les plis du carnet : Livre d'artiste - La matière (1)
295# Dans les plis du carnet : Livre d'artiste - La matière (2)