Assise avec Frede sur le bord du petit canal, je dessine, je papote. Et puis soudain j’aperçois un de mes dessins partir au fil de l’eau. Frede et moi le regardons voguer, les bras ballants : il est trop loin pour être rattrapé. A ce moment précis, inattendu, un homme descend du ciel, porteur de deux longues perches de plusieurs mètres. Frede lui saute au bras et gesticule tant et si bien qu’il comprend l’intervention urgente dont nous avons besoin… car le dessin continue sa route aventureuse. Il récupère avec délicatesse le papier gorgé d’eau que je mettrai deux jours à faire sécher. Le dessin a acquis une patine que seul le risque peut créer ; il est devenu peau.