Le chantier de la nouvelle gare et de l’opéra de Jinan est dirigé par une femme. Sur des kilomètres carrés, un entrelacs de réseaux et une érection de buildings. Des centaines d’ouvriers travaillant dur dans un univers chaotique de métal et de boue. Un combat yang supervisé par un regard yin. Du haut du vingt-cinquième étage d’un immeuble en construction, j’ai le vertige et l’impression désolée que cette ville pourrait s’étendre à l’infini.
Frede trouve sur la terre ferme du chantier un cercle rouillé, un élément de moteur qu’elle me donne. La matière orange poudre mes mains. Je le couds dans mon carnet et sa matérialité brute imprime sur la page qui lui fait face une auréole immatérielle au-dessus de la tête d’un Bouddha.