Je n’ai pas réussi à éclaircir le concept chinois du romantisme français. Quand les Chinois tentent une explication, l’idée reste nébuleuse, rêvent-ils de sexe ou d’eau de rose, est-ce par pudeur ou par ignorance, est-ce qu’aucun mot ne saurait dévoiler un fantasme, car il passe alors dans leurs yeux comme une lueur de béatitude, un mystère indéfinissable.
Rouge de Chine, profond comme du sang séché.
Le directeur au-dessus du directeur qu’est Dabao, est un homme charmant, accueillant, souriant. Il nous offre un grand repas clôturé par de gros gâteaux à la crème décorés de cerises confites et de chocolat comme on n’en voit jamais dans les agapes chinoises. Son épouse est photographe professionnelle, chargée de suivre notre voyage. On l’appelle Tu Tu. Elle est forte et drôle, riante et chantante, généreuse et curieuse, libre. Elle a traversé seule le Tibet plusieurs fois. Elle se conduit comme elle l’entend. Elle me dit souvent que je suis belle. Elle nous offre à chacun juste avant notre départ un gros livre des photos de notre séjour, qu’elle a fait imprimer dans la nuit, habillé d’un tissu chinois qu’elle est allée choisir elle-même au marché et que sa vieille mère a ourlé pour nous.