On passe presque une semaine dans une immense salle aveugle du musée, glauque comme un aquarium, accueillante comme un hall de gare, à réaliser une toile de deux mètres cinquante sur cinq, à peindre des mètres de toile et des kilomètres de papier. On s’enfuit en douce dans le petit marché du coin. J’y trouve sous des piles de vaisselle, des coupelles en fer blanc émaillé qui m’enchantent.
Bizarrement les moustiques ne me touchent pas, sauf une nuit, une seule. Que veulent me dire ces tiques de l’enfer ? J’entrevois un mauvais augure ; je me pelotonne dans la parenthèse que m’offrent les bras de la Chine. On verra bien à l’atterrissage.
Dans tous les parcs de Jinan, la brise, inconsciente et cruelle, chante dans la chevelure des saules en pleurs.