Toujours au-dessus du chef, il y a un autre chef. Le chef suprême demeure anonyme. La hiérarchie permet de faire redescendre tous les échelons inférieurs successifs, à l’engueulade que s’est prise l’un des maillons.
- Vous ne voulez pas aller à la piscine ? dit Alma.
Dabao a choisi le Temple de Confucius pour nous dévoiler ses ambitions. Il veut montrer le travail des Tribulants dans une grande exposition d’art contemporain prévue à Jinan en 2013. Il veut promouvoir le carnet de voyage comme approche contemporaine du dessin en Chine. Il veut attirer le peuple vers l’art. Il envisage même la Biennale de Venise. Vraiment la Chine n’a peur de rien. Il pleut doucement sur la cour du temple ; les tortues de pierre des bassins n’ont pas bougé.
La brume se lève en volutes d’incertitude. Les buildings de trente étages redeviennent éphémères et les monuments staliniens s’éclipsent, fragiles. Six millions d’habitants traversent les nuées. Tout n’est que reflets du vide. Je me sens bien dans ce brouillard, comme dans un cocon. Sans plus d’horizon.