De façon plus générale, par sa réserve à l’égard de la parole, par son attachement au non-dit, la tradition chinoise nous fait prendre conscience de ce que nous savons bien, mais que nous ne mesurons peut-être jamais assez : la confiance que nous accordons, depuis les Grecs, au pouvoir de dire et d’expliciter.
En sens inverse, (…) le propre de l’expression chinoise (…) est, à travers le détour, de maintenir la parole ondoyante et lâche, de garder « détendue » la prise : de manière à instaurer une distance allusive par rapport à l’objet visé.
(…) Ce détour de la parole sert non plus à voiler mais à mieux dire – à dire plus « complètement », plus « intensément » aussi.
François Jullien
Le détour et l’accès, stratégie du sens en Chine, en Grèce
Chine, je ne voulais plus endurer ta brutalité. Et pourtant, entre ma solitude épuisée et ton énergie rude, je t’ai choisie. Face à toi, malgré moi, grâce à toi, de force je redeviens vivante.
Damien, dit Li, c’est toi qui vas ouvrir la balle.
Les cérémonies officielles consistent en grande partie en présentation des noms et titres des participants qui se lèvent l’un après l’autre et s’inclinent sous les applaudissements. Je m’y perd très vite, tout le monde est directeur de quelque chose. On en oublie de parler du fond de ce qui nous réunit. Puis on échange des cadeaux, on prend des photos, avant de se quitter, satisfaits.
La brume du matin recrée la ville.