Quand on a un guitariste à ses côtés, on entend passer l’humeur des jours.
Lorsqu'il y a du bonheur, la musique arrondit l’espace. Elle vous pose dans une bulle et souffle pour qu’elle s’envole. On est bercé dans une grande harmonie.
S’il faut apprendre la chanson, la guitare répète et répète inlassablement la même phrase, et pendant des jours et des jours, cette petite phrase vous traîne dans la tête...
Les soirs d’été, elle fait la folle et joue n’importe quoi ; elle danse et chante et lance de la joie à pleines cordes.
Et parfois elle est triste sans bien savoir pourquoi. C’est à cause de la pluie et du gris des pigeons.
Certains matins nerveux, on est réveillé par le vrombissement de la guitare électrique ; elle tourne comme une guêpe dangereuse.
Elle vrille l’air et lance des éclairs. Aucun repos n’est plus possible malgré le sommeil.
Et puis il y a de longues périodes de silence, lourdes de paresse ou d’angoisse. La guitare se tait. Elle attend toute droite sur son support que vibre le désir pour que la vie reprenne.