Désert
Rien ne résiste à cette pureté inhumaine. Le sable arase, efface, recouvre, étouffe, tue. Le vent remplit le vide, le vide absorbe tout.
La feuille est épine, le fruit du poison. L’espace est si propre de l’absence de traces humaines qu’il en devient sacré. On entend se dilater le silence.
C’est ici seulement que le petit prince peut mourir.
Ici, de la mécanique la plus élaborée à la simple fermeture-éclair, rien ne peut fonctionner. Le sable enraye les machineries humaines et les privent de leur pouvoir.
Dans cet empire terrible, on perd tout ce à quoi on tient, car le désert avale le plus précieux et vous rejette nue, usée, nettoyée jusqu’à l’os, démunie et seule comme au premier jour du monde.
Alors
j’ai remis mes chaussures et je suis revenue.