Carnet des pins
En Chine, on ne se touche pas mais on pisse ensemble dans des toilettes collectives, on partage l’odeur des déjections des générations précédentes, on participe tous ensemble à l’enrichissement communautaire du sol.
««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««
Aux Bains de l’Impératrice, les petites allées fourmillent de visiteurs qui circulent à la queue leu leu entre les pavillons anciens et les bassins bordés de vieux arbres, si tarabiscotés qu’on étaie leurs branches noueuses. C’est un joli lieu mais très couru donc trop bruyant, et je m’en vais au fond du parc, au bord du lac, me cacher dans les buissons.
J’y dessine tranquille, assise sur une pierre à l’abri des curieux. Je retrouve la paix de l’impératrice descendant les marches sous les lampes rouges, pour entrer dans l’eau du lac. Elle se baigne dans la pureté des lotus et la caresse des saules pleureurs. Je la vois apparaître dans mon dessin.
Carnet des pins
«««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««
Quand les Chinois décident de relier deux points, ils tracent une ligne droite. Peu importe qu’entre les deux s’élèvent des montagnes ou se creusent des vallées.
Ainsi des dizaines de pont avancent leurs piliers dans la brume, enjambant les paysages, déchirant l’horizon, pour ouvrir entre leurs colonnes, les portes de nouveaux temples.
Carnet des pins
«««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««
La Chine est une brute.
«««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««