Citations de Georges Didi-Huberman, extraites du texte « Dessin, désir et métamorphose », qui figure dans le catalogue de l’exposition du musée des beaux-arts de Lyon « Le plaisir au dessin » 2007.
« Il n’y a pas de dessin – ou de dessein – sans désir, comme il n’y a pas d’image sans imagination, pas de forme sans formation (…). »
« Or, le désir est métamorphose de l’être. »
« Les Grecs nommaient les papillons (…) des psychés. Comme s’ils voulaient signifier, avec le papillon, une idée du souffle qui passe, d’âme errante, d’ombre furtive, de mort fatalement. »
« (…) Loïe Fuller construisait sa danse comme un pur exercice de la métamorphose : chrysalides de soie légère qui s’ouvraient sur des ailes de phalènes, battements rythmiques du pli et du dépli organique.
(…) Loïe Fuller ne se déguisait pas en papillon, (…) ; non, ce qu’elle cherchait fut plutôt d’apparaître comme une phalène, c’est-à-dire une créature du passage et du désir, du mouvement et de la consumation. »
« Et il en va ici des humains comme des papillons : le désir meut chaque geste, mais chaque geste du désir engage un certain rapport à la mort. »
« Bref, les planches de Rorschach seraient à regarder comme d’authentiques images-papillons : la feuille s’est pliée à la façon dont les deux ailes se rabattent l’une sur l’autre, puis en se dépliant, elles révèlent une somptueuse symétrie de dessins à la fois localement erratiques et globalement organiques (…). »
« Le pire advient lorsque la symétrie se trouve appréhendée négativement, le « sexe » ou l’axe charnière étant vus, non comme évidences constructives, mais comme évidemment de la forme.
Ce qui apparaît à ce moment n’est plus qu’une fêlure, une faille dans l’organisation, un véritable trait de destruction. »