Tout ce que font les Chinois est colossal, s’étale large, s’érige haut. On avance dans l’extrême et le grandiose. N’importe quel immeuble compte trente étages, n’importe quelle avenue fait deux fois deux voies, n’importe quelle sculpture mesure deux mètres de haut. Le côté masculin de la nature humaine s’affirme, se durcit, se dresse. Le pays du yin et du yang est devenu le pays du yang.
Aux pieds de ces forêts monumentales, grouille une vie horizontale d’insectes affairés. Il y a tant de choses à faire vite, tant d’argent à gagner vite, tant de produits à consommer vite. Le pays du vide est devenu le pays du plein.
«««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««
Carnet des pins
Déjà à l’époque Tang (618 – 907), les Chinoises avaient des poitrines-pamplemousse dans des soutiens gorges rembourrés. Observez les statues des princesses en marbre qui gambadent sur les pelouses du Parc Tang Paradise. Leurs joues sont aussi rondes que leurs seins. Elles regardent l’horizon de cet éden prestigieux, la gorge au vent au pied de leur destrier prêté par Barbie. Elles portent des robes d’héroïnes disneyennes. Dans cette bulle fantasmatique au prix d’entrée extravagant, on leur a reconstruit de belles pagodes en béton – il faut prendre ce que la civilisation apporte de performant pour reconstituer le meilleur du passé.
Carnet des tampons
Carnet des tampons
«««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««
En Chine (comme ailleurs), l’érotisme se réduit au yang.
Carnet des tampons
«««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««