Longtemps les arbres ont relié les générations d’hommes. Car les artisans préparaient le bois de leurs enfants comme ils profitaient du bois de leurs pères.
Les arbres obligent à la lenteur, exigent la profondeur.
Regarder un arbre c’est contempler le temps. Celui qu’un homme n’a pas le temps de vivre.
On ne peut pas couper un arbre sans savoir. C’est trop facile.
Comment oser dire qu’un arbre gêne ? Les hommes ne gênent-ils pas la Terre entière ?
S’il vient un temps où les arbres, renonçant à la sérénité, se mettent à marcher, il se pourrait que les hommes tremblent.
186# Dans les plis du carnet : le temps des arbres (1)