Le Seigneur Dieu forma donc l’homme du limon de la terre ; il répandit sur son visage un souffle de vie, et l’homme devint vivant et animé.
(…) Le Seigneur Dieu prit donc l’homme, et le mit dans le paradis de délices, afin qu’il le cultivât, et qu’il le gardât.
(…) Le Seigneur Dieu dit aussi : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; faisons-lui un compagnon semblable à lui.
Le Seigneur Dieu ayant donc formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin qu’il vît comment il les appellerait. Et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable.
Adam appela donc tous les animaux d’un nom qui leur était propre, tant les oiseaux du ciel que les bêtes de la terre. Mais il ne trouvait point de compagnon qui lui fût semblable.
Le Seigneur Dieu envoya donc à Adam un profond sommeil ; et lorsqu’il était endormi, il tira une de ses côtes, et mit de la chair à la place.
Et le Seigneur Dieu, de la côte qu’il avait tirée d’Adam, forma la femme, et l’amena à Adam.
Alors Adam dit : Voilà maintenant l’os de mes os, et la chair de ma chair. Celle-ci s’appellera d’un nom qui marque l’homme parce qu’elle a été prise de l’homme.
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair.
Adam et sa femme étaient alors tous deux nus, et ils n’en rougissaient point.
Genèse II 7, 15, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25
Et Adam donna à sa femme le nom d’Eve, parce qu’elle était la mère de tous les vivants.
Genèse III 20
Dans cette version de la Genèse, Dieu ne crée pas le masculin et le féminin de la même manière. L’homme est un pot de terre, une cruche façonnée par les mains du potier. La matière dont est tirée la femme est déjà humanisée.
C’est un os, une côte de l’homme.
Un truc rigide, long, pas un peu de chair molle.
Un os, pour retirer à Adam un peu de dureté et la remplacer par un peu de douceur ;
Un os, comme une architecture, une force, un morceau d’éternité ;
Une côte, comme une moitié, une respiration de la conscience, un soupir du cœur,
comme une arête.
Apparemment, Dieu ne pensait pas fabriquer un sexe faible.
Ainsi, à l’origine, Adam avait treize côtes, quelle idée, et la création d’Eve lui permit d’atteindre la symétrie, de devenir proportionné, équilibré, stable, pondéré, raisonnable, adulte en somme.
Dieu prit un os courbe, pour être sûr de réussir la chute des reins.
Bibliographie : la création d’Eve, Jean-Louis SCHEFER, Henri-Dominique SAFFREY, Jean-Claude LEBENSZTEJN – Editions Desclée de Brouwer, collection Triptyque.