Tisser c’est compter le temps. Comme Pénélope commencer et recommencer, tisser une nappe de temps, infiniment et pour l’éternité.
Tisser c’est prédire, croiser les fils du destin, lancer des filets pour attraper l’espoir, dessiner la réalité lisible pour y chercher un chemin.
Tisser c’est limiter l’espace, ordonner l’univers pour lui donner un sens, maîtriser l’entropie de la nature pour que la peur des hommes enfin s’apaise.
Tisser puis regarder le tissu chatoyant du monde, éclatant de couleurs, fait de toutes les misères humaines et du peu de la joie des fous.